30 oct. 2006

Bande de rigolos

En hommage aux GUS dissous, voici des images de leur entraînement de très très haut niveau : ICI.

20 oct. 2006

Pure perte de temps

A quoi reconnaît on le temps qui passe ? Aux rides conquérant le visage de sa mère? A la réduction drastique des écarts alimentaires de son père ? A la chute sensible de ses propres fréquentations, à l’érosion ou l’homogénéisation de son cercle amical ? A l’effondrement de l’IQEI (Indice Quotidien d’Erection Involontaire) ? A la hausse de l’IQIV² (Indice Quotidien d’Irrigation Volontaire du Vagin) ? Ou bien à d’insignifiants détails suggérant que la cinétique des jours écrase tellement la réalité qu’aucune action corrective ne semble pouvoir payer, à part (peut-être) creuser un trou minable et s’y terrer. Je songe alors à mon chien, qui fait dix ans cette année. Avec l’âge, il a tellement pris du poids qu’il ressemble à présent à un bébé phacochère. Son oesophage, tout comme pour les êtres humains âgés, est agressé par d’indésirables amas adipeux. Il ronfle donc fort, très fort, à 90 décibels. Il a pris un coup de vieux, lui aussi. La Ferrari Testarossa elle-même, que je trouvais pourtant indémodable, intemporelle même, essuie un sérieux revers face à ce rival de toujours, le temps.

Face à la vague du temps qui déferle, je suggère alors de prendre une bonne inspiration. Elle casse, en droite et tant mieux, c’est ce que je préfère. Petite session de canard à l’horizon.

Il y a bientôt dix ans, la veille même du début des épreuves du Bac, j’étais confortablement assis à bord d’un avion à hélice - un 4 places : un des mes amis jetables de l’époque, Yann, avec qui je révisais la physique et la bio, passait au même moment son permis de pilote, et nous convia Réda et moi à un survol aérien de la ville. Il rencontra même un certain succès dans cette voie, il est à présent pilote de jet privés pour la mafia russe installée à Monaco - en train de savourer un énorme pétard au dessus de la ville. En décalage total, encore et toujours.

Une fois au dessus de la Mosquée Hassan II, je constatai amèrement que je priais pour que notre avion s’écrase sur le minaret. Pour dire vrai, j’opérai une séance d’auto suggestion pour me dissuader d’arracher le manche que tenait Yann, le manche qui nous maintenait tous en vie, histoire de ne pas finir en queue de poisson et de faire un gros doigt au temps. La dérision, la répartie et le rire sont loin d’être des armes comme le prétendent ceux qui en vivent. Je ne fais ni one man show ni stand up, j’ai 27 ans, célibataire, et bosse en costard cravate. Pour cet accoutrement, et accessoirement mon travail, on me verse de l’argent, tout à fait régulièrement, à T. A T donc, et pendant toute la durée du vol, tout irait bien. La différence entre un autre moment T où l’avion commencerait à perdre de l’altitude et le moment T+34 sec où l’avion percuterait dans une boule de feu le minaret de la Mosquée ne sont qu’une banale vibration des cordes du temps. Vibration que moi seul percevais jusqu’ici dans mon esprit, rebondissant sans cesse sur les dires des uns et les attaques futiles des autres, jouant sur les mots, feintant le temps dans un « one on one » perdu d’avance.

Et puis la routine s’est installée, avec une maîtrise du déplacement et de la dissimulation calquée sur celle des plus grands shinobi des villages secrets du Japon. Jamais en me couchant le soir je ne pouvais imaginer que monogamie puisse rimer avec monotonie. Que pour chaque femme (ou incarnation de fantasme masculin) correspondrait un mec qui en aurait assez de la baiser. Destinées et âmes compressées dans un nanomètre cube, un microscopique petit cube remplis d’espoir et d’émotions, un cube de paille maintenu dans le vide à l’aide d’un fil invisible, le fil du temps.

En toute légitimité, je me pose alors des questions : pourquoi les années sont elles de plus en plus courtes ? Faut-il s’acharner à tuer le temps (pendant Ramadan, les gens abusent, donc le Temps se venge, c’est bien normal) ? Comment alors, laisser sa trace ? Comment ne pas croire qu’à l’échelle de l’univers nos vies n’ont aucun sens, qu’elles n’ont tout simplement jamais existé ?

D’où cet extrait de Time: « And then one day you find, ten years have got behind you. No one told you when to run, you missed the starting gun »


J’ai envie de creuser un trou. Pour ne plus perdre de temps.

7 oct. 2006

Association/Dissociation d'idées : Bateman inside

Je n'ai jamais tenu de journal intime. J'ai toujours trouvé que ça faisait un peu PD. J'ai rien contre les PD en fait, oui et comme pour les moustiques, ça ne me fait pas plaisir qu'ils existent, mais en même temps j'en connais aucun, à part peut être un collègue ou deux, et un petit cousin dont le potentiel de zemlitude irradie. Par contre je connais pas mal de pédophiles. Des gens du quartier en plus. Des gens chez qui les enfants des voisins vont passer parfois la nuit.

De toute façon je ne vois pas ce qui se passe de si remaquable dans mes journées pour en pondre un truc à coucher sur du papier. Les seuls histoires qui méritent d'être racontées sont souvent sujettes à polémique. Comme pour John Little - jee vais d'ailleurs le lire son foutu bouquin, j'aime le sujet (les nazis, la zekret polis) autant que le papier Bristol (?), la gloire n'attends pas.
Je disais donc chez lecteur du ramadan, que le journal intime c'est finalement pas pour moi. A la limite, si je bossais dans le spectacle, la Guestapo ou dans le X Gay y aurait pas mal de trucs sympas à raconter. Mais je bosse dans le trou de balle de ce pays, donc y a rien à dire. Ou si bien au contraire : vu de l'intérieur, y a carrément moyen de tout faire volet en éclats.

D'où l'intérêt d'écrire sur du vent. De pondre des oeufs qui resteraient accrochés au dessus de nos têtes, suspendus en l'air, menaçants. Quand ces oeufs tomberont, se fracassant contre le carrelage noir de la mémoire, y'aura ni blanc ni jaune, juste un mystérieux coulis nacré ou pearl jam en anglais. Imaginer des choses, s'intercaler entre la réalité et le néant, ça permet aussi de ne pas insulter d'honnêtes gens, comme cet enculé de Pape de merde ou cette fiotte de Sarkozy. D'ailleurs mini question : quand ta mère est feuj, tu es quoi? Ben Feuj. Ben non. Quand t'es Sarko et que ta mère est feuj, et bien t'es catholique. Attention au dérapage contrôlé.

C'est évidemment pas bien d'écrire des choses pareilles, c'est finalement nier l'identité des gens et les prendre pour des cons en les étiquettant. Ce n'est pas raisonnable. Quand Sarko rencontre Bush pour lui dire entre deux pipes"Israel est la victime George, embrassons-nous", il y a un comme un malaise. Je fais une fixation sur les feujs? Sur la France? Peut être, j'en sais rien. J'aimerais bien parler de boudhisme mais la plupart du temps, ce qui permet de marquer les esprits, c'est les pensées négatives, comme cette intrusion du Pape dans le Débat sur le Fascisme Vert. Les gens sont négatifs, la roue tourne, ils deviennent positifs, puis redeviennent négatifs. Ils niquent un coup,safe sex donc, redeviennent positifs en plein coit, puis négatifs quand il s'agit de virer le condom. Et ainsi de suite. Ca monte et ça descend pour tout le monde.

Sauf pour les bougnoules de la Place Ali Bernard et les keublas, toujours positifs. A y regarder de plus près, la simplicité et la foi sont vraiment très exigeantes . Sutout la foi, je trouve plus difficile de croire que de nier l'existence de Dieu; il est toujours possible de prouver quelque chose et son inverse, tout est finalement démontrable. Mais croire, sentir la dopamine de la croyance perforer son torse, ça n'a pas de prix. De toute façon, et pour citer une toulousaine rencontrée il y a 2 ans " Tout ce qui n'est pas chrétien, je le BRULE Monsieur". Position radicale s'il en est. Lui montrer mon pénis circoncis ne sembla pas la ravir, elle prit la fuite. En plus nous jeunions ramadan à cette époque et en remettant mon froc, je croisais le regard d'un grand keubla sénégalais, qui me fit un clin d'oeil en guise d'invitation.
Il parait que je vais griller en enfer et que mon Ramadan n'est pas validé par les autorités concernées. Parait que la prière catalyse le jeune et permet de cumuler des bonus pour l'au-delà, ou l'en-dessous bien chaud sa mère. Moi, je jeune, y a bien des cases qui tiennent avec 2-3 pilliers pétés, pourquoi pas la mienne? Quelle est la limite de x quand x tend vers la fin du monde?

Il s'est donc passé la bombe de choses pendant cette absence. Ici et ailleurs. Adios Jospin et Lang. Un nombre ahurissant d'attentats en Irak, Afghanistan etc. Bye Bye aussi à pas mal de flics et militaires du pays, la jante chromée du kif tourne et coupe des têtes au passage. Ca bouge, un peu partout, ça dérape parfois aussi, la Thailande ou la Hongrie c'était assez amusant finalement. L'Iran toujours en tête du Top Ten. La Palme d'Or du Jury est descernée à la Corée du Nord, décidée à faire des essais nucléaires pour sensibiliser les EU et l'UE sur la nécessité d'arrêter de nous péter les couilles. Mention spéciale du Jury à l'annonce prématurée du décès de Ben Laden (qui aurait chopé une saloperie en essayant de se griller un rat de montagne). Tableau d'honneur enfin au Salon de l'Auto, salon des désirs qui nous affligent.

Je repense alors un petit jeu, un jeu qui aide à faire le vide.
Pour jouer, il faut être seul, ou à deux, ou à n, du même sexe ou non on s'en fout :

"
- Danube
- Pomme
- Flute
- Mozambique
- Loutre
- Procter
- Non Procter ça marche pas putain.
- C'est vrai, et bien... gare de l'Est
- Filament
- Armorique
- Zitoune
- Joue ou va te faire mettre
- Clé de douze
- Reverbère
- Plateau
- Condensation
- Xylophone
- Mortadelle
- Urne
- Baignoire
- Le Gange
- Ben tu perds là t'es con!
- Pourquoi?
- Ben c'est évident putain!
- Sauf si...
- Sauf si tu le trouves!
- Oui : platane. Ouf.
- Argentine
- Outils
- Transit
- Bouillotte
- Gargarisme
- Iguane
- Banane. Presse Presse.
- Tricheuse. Commode
- Presbytere
- Tu m'emmerdes.
- Ben casse toi et ne reviens plus.
- Particule
- Je ne joue plus.
- Enclume
- Je joue plus PUTAIN
- Enluminure
- Sors d'ici tout de suite.
-OK. Tout est en ruine de toute façon."