23 févr. 2007

Allez l'OL !

J'espère vraiment que l'OL va gagner la Champions League cette année.J'aime bien cette équipe. Ca nous change des grosses machines de guerre style le Milan ou Chelsea.

Attention, je demeure le supporter africain N°1 du Milan(non mais!)

Mais bon, l'OL, comme tous les clubs français, n'est jamais trop apprécié des arbitres, qui les abusent systématiquement. Devant cette injustice, que fait l'UEFA? Que dalle.

Voilà, j'appelle donc à la création d'un club de soutien à l'OL.

13 févr. 2007

La classe

J’ai lu un article choquant dans le Monde de vendredi dernier : les élèves de 5ème de 2006 auraient un niveau d’orthographe équivalent à celui d’élèves de CM1 de 1987.

J’ai donc décidé d’y remédier à mon niveau, en toute légitimité (j’ai toujours tout tué en dictée (youpi!), vraiment…d’ailleurs, un petit coucou direct d’Afrique à Marie Laure de l’école Ernest Renan de Casablanca qui a GAGNE à la dictée Pivot, la seule qui me battait à l’époque !).

Chaque semaine, nous étudierons donc une règle d’orthographe. On commence cette semaine avec l’accord du participe passé après avoir et être (faute qui revient le plus souvent sur les blogs et sur le net de manière générale). Il est très simple de retrouver le participe passé à partir d'un verbe. Il suffit de prendre un verbe et de dite "j'ai... ou je suis...".

J’ai volontairement choisi des exemples adaptés pour que les jeunes de 2007 qui tombent sur cette page puissent comprendre de quoi je parle.

Exemples en vrac :


Fumer : J’ai fumé un gros joint
Tomber : Je suis tombé amoureux de Zineb mais elle s’en fout puisqu’ elle aime Cédric.
Choper et Péter : on a chopé Cédric pendant la récré et on lui a pété un bras.
Finir : J’ai fini de me masturber, c’était top !
Aller et arriver: Je suis parti vivre chez ma mère, mon indemnité de licenciement n'est jamais arrivée
Décider : J’ai décidé de voter Le Pen, y’en a marre des autres.

Attention : Le participe passé conjugué avec être s'accorde TOUJOURS avec le sujet !

Ex : Elles sont allées se faire avorter => allées s'accorde avec elles

Attention : Le participe passé conjugué avec avoir s'accorde AVEC LE COD si celui-ci est placé AVANT le verbe !

Ex : J'ai tué des bébés lapins. Je les ai tués => tués s'accorde avec le COD les car il est placé AVANT le verbe.

Autre exemple : J'ai niqué ta mère. Je l’ai niquée => niquée s'accorde avec le COD l’ car il est placé AVANT le verbe.

Bon, après y a n autres applications de cette règle mais ce post me gave

Panique au village ( La menace terrestre)

Oui la terre a tremblé ce matin.
Pas de quoi en faire toute une histoire.

Pourtant, les Autres ont en ont profité pour déserter leurs glorieux bureaux et organiser un brain storming géant dans les couloirs. Je sors également prendre part à cette perte de temps injustifiée (mini secousse de rien du tout!) , juste le temps d'entendre " je me demande si on est assuré pour ça" ou "il faut appeler les écoles pour prendre des nouvelles des enfants" ou encore, le must absolu, sortant pourtant de la bouche d'un ingénieur des mines de Nancy: " les tremblements de terre sont le lot des populations musulmanes, pauvres et constamment opprimées, de l'Asie au Maghreb, c'est injuste mais c'est aussi la volonté divine".

De là à accuser Israel d'être à l'origine de cette secousse, y a qu'un pas...

Tout ça pour dire que les japonais se foutraient bien de notre gueule et que c'est typiquement dans ce genre de situation que je regrette de ne pas avoir craqué pour un téléphone nouvelle génération, histoire de capturer ces moments inédits de la vie du village.

6 févr. 2007

Chroniques du checkpoint

Dans les jeux vidéo d'action , les check points sont considérés comme des points de résurrection. Quand le personnage meurt, ce dernier revient au dernier check point franchi. Cela est peut-être minimaliste au premier abord, mais le check point a une grande influence sur la durée de vie du jeu. En effet, un jeu sans check point sera bien plus difficile qu'un jeu avec check points car moins il y a de check points, plus l'erreur a de chances de nous faire revenir au début du niveau.


De retour du check point, je m’arrête chez Yael acheter du pain et des olives noires pour mon petit déjeuner : un entraînement intensif aux tirs avec des guns à air comprimé est programmé pour demain matin et il semblerait que les olives noires soient vivement recommandées car elles permettraient d’intensifier la concentration dans ce genre de situation. J’en ai un besoin chronique, contrairement aux autres qui sont nés ici et s’amusent avec des desert eagle et des uzi depuis l’école primaire…

La journée a été tout à fait « supportable » jusqu’à ce groupe de lycéennes palestiniennes décidées à traverser notre point de contrôle pour se rendre à l’école (enfin, ce qu’il en reste après le passage de notre armée il y a deux mois de cela) située deux rues après notre barrage. Considérant les instructions reçues à la mi-journée en réaction aux attaques essuyées par un check point voisin ce matin, mon caporal ne pouvait se résoudre alors à les laisser franchir le point de passage où on les contrôle pourtant tous les jours depuis que nous en sommes en poste. Elles ont vaillamment manifesté pendant 45 minutes avant de laisser tomber, probablement fatiguées et démotivées (une équipe télé de la BBC s’est attardée un bref instant sur la scène, avant de passer son chemin), pour finalement suivre leur cours en plein air, à deux mètres du check point et de nos uzi. Braves filles me suis-je dit.

L’une d’entre elles ne cesse de me dévisager. Elle semble plus grande et plus fine que les autres. Les traits de son visage sont fins, tout à fait remaqrquables. A chaque fois qu’elle passe par ici, sa démarche m'hypnotise et j’ai envie de lui parler, de lui demander si comme moi elle aime les films muets et les sodas au gingembre, elle me plaît, elle est belle. Elle s'appelle Haifa et je crois que je l'aime. Une bâtarde ? Probablement. A cause de son voile, on ne peut pas vraiment voir ses cheveux, mais il me semble bien qu’elle est rousse en réalité… Le caporal luit dit qu'on s’en fout, qu'on ne trippe pas sur les chattes ennemies : on les bloque, on les scanne et on les laisse passer. Fin du process. Ou on leur interdit de passer, et là, c’est une autre histoire et un autre process qui commence.

Quand soudain, un cahier heurte mon casque, si fort que j’en fais tomber mon arme. En la ramassant, je continue de fixer la bâtarde, qui sourit en cachant sa bouche avec son voile blanc. Mon caporal me chuchote d’ouvrir l’œil avant de se diriger vers le groupe de filles, accompagné de trois autres soldats. Il saisit alors l’une d’elles par la taille, la soulève et la plaque violemment contre le mur. Les autres filles reprennent aussitôt leur concert de cris, un ballet hystérique prend forme sous mes yeux, le tout orchestré par le caporal qui tient à présent en joue celle qui semble être leur professeur. Il m’ordonne de venir la menotter. Je m’exécute. Les autres filles commencent alors à nous entourer et nous pousser. C’est le moment que choisit la bâtarde pour forcer le barrage.

Le caporal me crie de lui courir après. Re-exécution. Elle accélère, moi aussi, elle tourne une rue plus loin, je la suis. Elle s’arrête, se retourne, se fige et me fixe. Mon uzi tremble, je le pointe alors vers le ciel, tire une salve de désespoir. La bâtarde s’avance lentement tout en retirant son voile et tombe à genoux devant moi. Je laisse littéralement tomber mon uzi puis retire ma casquette. Elle se tient maintenant en face de moi, à distance de bras, qu’elle tend pour toucher mes cheveux de ses mains blanches et douces. J’effleure ses cheveux finalement roux et son visage du revers de ma main. Elle pleure et bafouille quelques mots en hébreu tandis que dans un arabe approximatif, je lui jure de ne pas lui faire de mal. L’émotion explose en moi m'obligeant à refouler illico d’indésirables larmes de pitié, des larmes d’humanité, les larmes d’un amour impossible. Je la prends alors dans mes bras, lui caresse la tête et la nuque avant de la relever. Elle sèche ses larmes et remet son voile en place.

Je la laisse alors partir pour qu'elle vive, en espérant qu’elle revienne demain, ou le lendemain, ou le surlendemain. Elle me manque. J'ai envie de la revoir, ailleurs, sur un autre plateau, dans une autre vie, et si ce n'est pas possible, ce sera au paradis.