30 avr. 2008

Choses à faire

En vrac:

- Inspirer de l'hélium et dire un tas de bêtises après
- Passer une journée avec un souffleur de verre professionnel
- Tout en nageant dans la mer, choper un poisson directement sous l'eau et le mordre à pleines dents
- Construire un objet en bois, une niche, une étagère, n'importe quoi pourvu que ce soit fait main
- Faire le chauffeur de taxi pour une journée
- Abattre un arbre avec une hache
- Organiser un déjeuner-débat avec les auteurs des attentats du 16 mai
- Courir le marathon et/ou faire le Triathlon Iron Man
- Publier un livre, de préférence un roman de fiction ou d'anticipation
- Apprendre à jouer la Toccata et Fugue et voir ce que ça donne vraiment sur un orgue pro
- Faire des tours de magie
- Voler

28 avr. 2008

Sang de taxi

Le chauffeur de Taxi est à présent brisé. Tout à fait brisé même.
Finies les fanfaronnades au volant, je lui ai en fin de compte détruit le peu de vie qu'il détenait. Si on appeler ça une vie. J'en avais envie. Depuis longtemps. Trop longtemps. Et parfois, il arrive que les choses dégénèrent. La queue de poisson de trop. La main qui valse autour du rétroviseur pour vous indiquer la voie à suivre pour aller vous faire voir.
La colère qui jaillit tel un geyser.
Et qui jamais ne s'arrête. Il est trop tard.

Alors, je l'ai suivi, tout ce foutu après midi, alors qu'il faisait beau et glassy, j'aurais pu rentrer à l'eau putain... au bout de quelques heures de filature, le sort en a décidé autrement. Une fois à l'arrêt et dans l'obscurité relative d'une ruelle de Lissasfa, tout le monde était effectivement happé par l'incendie de l'usine de matelas, je suis entré par effraction sur son lieu de travail, brisant la vitre passager avant, puis bondissant sur lui, la haine au visage. Je lui bourre l'estomac de coups de poings, lui assène deux ou trois crochets dans le menton. Ce qu'il crie est incompréhensible. Excédé également, je lui réponds: " Espèce de merde infâme, je vais te crever" et, comme il n'y avait plus rien à faire, d'un coup de cric je l'endors.

Réveil à la ferme de Ben Slimane. A la cave.
J'ai fait l'erreur de lui saigner la plante des pieds, il tente de se relever, y parvient mais dérape à chaque fois, parvient à se relever dans ultime effort, quand je brandis vers lui un hachoir avant de frapper dans tous les sens. Je crois avoir coupé quelque chose, son nez ou sa bouche, je ne sais rien d'autre hormis qu'à ce stade, ses hurlements ne veulent plus rien dire. Je pense lui avoir maladroitement coupé la veine jugulaire, son sang jaillit dans tous les sens et salope ma cave. Le sol se dérobe sous ses pieds ensanglantés. Il tombe. Comme un sac de patates. Complètement désarticulé.

Son corps contre le sol, sa tête se retourne vers moi, la face déchirée par la crainte de la mort. Je pose mes deux genoux en plein milieu de son dos et recommence à le planter avec le hachoir. Son sang gicle à présent par petits filets entrecoupés d'un spasme musculaire assez intéressant à observer finalement. Ses yeux sont gagnés par le sang, qui coule à présent de ses narines, inonde sa bouche et sa gorge, manquant de l'asphyxier me semble-t-il.
Des spasmes encore plus forts me font penser à une crise d'épilepsie. Je lui retire alors les derniers lambeaux de ses vêtements, quand il lève vers moi un regard plein d'espoir, avant de voir que je tiens un mehraz à l'ancienne que je lui enfonce violemment dans l'anus.

Je laisse le chauffeur de taxi prendre son mal en patience à la cave et me rends à l'étage pour allumer un feu. Son feu, son dernier. Celui qu'il brûle d'habitude sans gêne, sans être puni.
Le brûleur de la chaudière est tout neuf, les flammes parfaites.
L'incinérateur est fin prêt.
De retour à la cave, je saisis une paire de ciseaux de taille moyenne et me précipite sur un chauffeur de taxi inanimé, fourre ma main dans sa bouche, tire sa langue de toute mes forces et l'extirpe avant de lui dire: "Je suppose que t'as pas grand chose à dire maintenant" et lui lacérer sur la longueur avant de la couper, pratiquement à sa base. Ca ne ressemble à rien une langue mal coupée, alors je la mets dans ma poche. On verra plus tard. A présent, il ne hurle même plus. Il me semble bien qu'il pleure. Ou est-ce du sang mélangé à de la lymphe? Je ne sais plus. Une terrible montée de fureur envahit mon cerveau, ma conscience n'est plus, je lui saisis violemment ses pieds ensanglantés, le trainant derrière moi sur l'escalier menant à l'étage. Sa tête heurte le sol avec force, rythmant cette montée. Je le projette tête la première dans la chaudière. Il hurle. Je referme le volet de la chaudière. Au bout de trois minutes, sa graisse coule déjà par les fentes mal finies du volet.




26 avr. 2008

25 avr. 2008

Acte 1 Scène 1

Charon, Kuso, son chien Youki.

CHARON: Bienvenue dans ma modeste barque, humain!
KUSO: Salut. Moi c'est Kuso, enchanté.
CHARON: Tu peux m'appeler Charon.
KUSO: Ariel?
CHARON: Pardon?
KUSO: Non, rien, désolé... Purée, quelle galère? C'est quoi ce courant? Ca tire sérieusement, hein?
CHARON: Et comment? Les fleuves de l'Enfer débouchent invariablement sur le marais que tu vois au loin, d'où cet effroyable courant. Tu verras, c'est quelque chose le Marais. c'est chaud!
KUSO: Hmm... Ça sent quand même la mort ici... Bon, tu me tutoies, je te tutoies aussi?
CHARON: Pff...pour ce que ça change honnêtement...
KUSO: Et bien c'est parfait.
CHARON: Formidable.
KUSO: Tu me passes un peu d'eau? J'ai soif.
CHARON: Le mot magique?
KUSO: Ou sinon quoi?
CHARON: Rien. Le pire est à venir, donc nul besoin de t'accabler. Allez, tiens, bois.
KUSO: Je crevais de soif. Merci. J'ai essayé de trouver un point d'eau en arrivant, mais hormis la flotte déguelasse du fleuve, il n'y a pas une goutte d'eau dans les parages. Et puis, ça caille. C'est toujours comme ça?
CHARON: Tu m'étonnes. Moi je suis là depuis la nuit des temps, et l'atmosphère est toujours la même. Glaciale. Mortelle. Ca change du cliché du feu éternel, n'est ce pas?
KUSO: Mouais, on verra une fois plus bas ce qu'il en est réellement. Sinon, tu dois t'emmerder sec par ici! C'est vrai quoi: hormis les déserts de part et d'autre du fleuve, tu sembles bien être tout seul dans le coin.
CHARON: Yep. Alone in the Dark.
KUSO: Comment tu fais pour gérer tout le flux entrant en Enfer?
CHARON: En fait, mon collègue Phlégyas s'occupe de l'Amont. Et contrairement à ce qui se dit en haut, peu de personnes finissent ici bas. Donc à deux, ça va, on s'en sort. Depuis deux mille ans, c'est calme, étrangement calme. Surtout ici vers l'Aval.
KUSO: Sans déconner?
CHARON: La vie de ma mère! Tu es le premier sur ma barque depuis l'équivalent d'au moins cinquante années en haut.
KUSO: Incroyable. Le leader est si magnanime que ça?
CHARON: Ne t'enflamme pas! Désolé, le jeu de mot était trop beau... Y a des pistonnés bien sûr, mais en gros, c'est nettement plus cool depuis Moise, Jesus et Mahomet. Ils ont fait du bon boulot à leur époque, et ça paie encore de vos jours.
CHIEN: Ouaf. Arf. Ouaf!
CHARON: C'est quoi le machin qui nous suit et glapit depuis la rive depuis tout à l'heure?
KUSO: Ah ça? C'est Youki, mon chien.
CHARON: Ton chien?
KUSO: Ben ouais, c'est un chien de compagnie, un animal domestique quoi.
CHARON: Un animal? C'est un délire sexuel d'humain?
KUSO: Laisse tomber... T'en avais jamais vu avant?
CHARON: Ben non. Comment t'as fait pour l'amener ici.
KUSO: C'est une longue histoire. Lâche l'affaire.
CHARON: Ben quoi, qu'est ce que j'ai dit?
KUSO: Rien, rame et laisse tomber. Y a moyen de fumer sur cette barque ou quoi?
CHARON: Fais toi plaisir... Tu faisais quoi chez toi avant de mourir?
KUSO:J'étais dans l'armée de mon pays. Un gradé.
CHARON: Ah je connais cette race. Des durs à cuir, hein?
KUSO: Je vais te dire un truc mon pote: tes jeux de mots sont trop mortels! Quel style! Je vais te faire un de ces buzz mon pote!
CHARON: Merci, mais depuis le temps, je les recycle, donc je n'ai pas de mérite. Et donc, t'es venu seul ici?
KUSO: Non, non. Je suis venu avec mon chien. Et Nababstoun. Il est un peu plus loin, vers l'Amont.

13 avr. 2008

Trait de caractère dominant

J'ai fait un test à la con sur le net.

Je ne donnerai jamais le lien pour éviter de propager une épidémie de connerie qui ridiculiserait même l'épidémie de peste de 1347-1350 (trois années inoubliables pendant lesquelles la peste a décimé le tiers de la population européenne, un record!).

Lmouhim.

Le test propose une seule réponse: un adjectif censé qualifier sa personnalité.
Réducteur, simple, efficace. Moderne. Algorithmique.

Ceux qui me connaissent personnellement vont rire de la suite.
L'adjectif qui me qualifie le mieux est "irascible".
Comme évidemment je ne lis pas que des Oui-Oui, je connais bien ce mot.
Donc ce résultat m'a un peu conforté dans ma connerie...

Car voici la longue liste de synonymes d''irascible", en vrac: difficile, querelleur, turbulent, irritable, intraitable, invivable, ombrageux, acariâtre, exigeant, vif, coléreux, fougueux, impétueux, emporté, énergique, ardent, animé, brusque, violent, impulsif, brutal, animal, méchant, atrabilaire, susceptible, nerveux, caractériel, colérique, agressif.

Bon, dans la liste y aussi vif, fougueux et énergique.
Mais atrabilaire franchement... Faut savoir que l'atrabile c'est un peu la mélancolie débouchant sur de l'hypocondrie: je dois donc avoir un sérieux problème de rate.
Par précaution, j'ai pris rdv chez le médecin, pour l'an prochain.
Je ne me fais pas de bile!

Je vais donc lancer un sondage, car le titre du blog doit manifestement changer, pour refléter ce trait de caractère si particulier et si rare.

La Solitude.
Le froid.
La bile.


Propositions:

- Le blog qui t'emmerde
- Le blog qui nique ta mère
- Le blog de la bile
- Le Prince du Pessimisme
- De Néandertal à Rachid Taha: Hommes de tous temps, je vous exècre!
- Le blog de la haine
- Le blog Pas Glop

Ceci est une vésicule biliaire.



Bon weekend.

11 avr. 2008

Sub-prime impact

Les refuges pour animaux sont des lieux pénibles, tout le monde les trouve assez déprimants comme ça. Mais face à la crise des sub-primes, la situation empire!

D'après un article paru dans le Washington Post, les refuges animaliers sont pris d'assaut par des hordes entières d'animaux domestiques abandonnés par des familles dont le seul souci finalement est de trouver des foyers temporaires.

Bob est une victime directe de la crise des sub-primes. Et pourtant, c'est un mastiff mormon de Salt Lake City dans l'Utah. Pedigree à l'appui. Son témoignage choquant accable les autorités financières américaines:
" Je m'appelle Bob. Mon maître ne pouvait plus me nourrir et pour cela, je dois remercier Ocwen Financial Group et les lois de notre pays qui permettent d'affamer ses citoyens, les pousse à la ruine, à la mort. L'époque glorieuse des croquettes est révolue, aujourd'hui, j'ai mangé un rat et une patte d'écureuil. Mais demain, qu'est-ce que se sera?"


Autre témoignage poignant, celui de Teddy, un brave pitbull de Pittsburgh. "Homeview Lending Inc. a assassiné mes maîtres. Ce conglomérat financier a violé les lois de la décence humaine pourtant, il n'est pas poursuivi en justice. Et pour cause: mes maîtres ont préféré s'asphyxier dans le garage le matin même où leur maison a été saisie."



Bubble lui se fait encore moins d'illusions:
"Une adoption? Un autre foyer? Bah, à quoi bon? Vous allez juste me laisser tomber et m'abandonner, demain, après demain, dans quelques semaines... Ne vous mentez pas. Ne me faites pas croire que vous trouverez un foyer pour moi, une maison pour toujours."

The ship IS going down.

9 avr. 2008

Monsanto, un ami qui vous veut du bien

Retour de moi avec un nouveau post méchant et gratuit sur Monsanto.
Mais si!
Souvenez-vous de ce fameux "Jeudi Investigation" où les journalistes de Canal+ accusaient ouvertement cette entreprise infâme de nous précipiter contre notre volonté dans le volet agroalimentaire de Big Brother.
Cette fois-ci, on en reparle pour vous inciter à regarder, louer, télécharger ou vous faire prêter le doc de choc réalisé par Arte sur la bête et dont voici le pitch (long):

"Du continent américain à l'Inde en passant par l'Europe, une enquête magistrale et alarmante sur la multinationale américaine qui ... Tout » commercialise 90 % des OGM dans le monde.

La société Monsanto, multinationale américaine née en 1901 à Saint Louis, dans le Missouri, et d'abord spécialisée dans l'industrie chimique, est devenue en un peu plus d'un siècle le leader mondial des biotechnologies, en particulier sur le marché des organismes génétiquement modifiés (OGM). Elle détient les brevets de 90 % du maïs, du soja, du colza ou du coton transgéniques cultivés dans le monde.

Par le biais de rachats successifs, elle est en train de devenir le premier semencier de la planète et, à terme, c'est la chaîne alimentaire tout entière qu'elle pourrait contrôler. Mais c'est d'abord avec le Round Up, son herbicide "total" (longtemps estampillé "biodégradable") qu'elle a commencé, à partir de 1974, à conquérir le monde. On lui doit aussi des produits aussi variés que le terrible agent Orange, massivement déversé sur le Viêt-nam par l'armée américaine, les PCB (pyralène en France, interdit au début des années 80), l'aspartame ou les hormones de croissance (interdites en Europe et au Canada). Monsanto, avertit Marie-Monique Robin, est l'une des entreprises "les plus controversées de l'ère industrielle"."

Fin du pitch, début des hostilités!

Il faut savoir que tout ce qui touche à cette boîte est ignoble.
Ses détenteurs par exemple - nos amis de toujours de chez Carlyle et Halliburton - sont d'éminentes raclures dont les leaders accompagneront les nazis (et autres pires criminels de l'Histoire) dans une chute sans fin vers l'Enfer, le Feu et du fond du coeur, prions: le supplice éternel!


Business Model Monsanto:

1/ Les semences Monsanto ne se développent qu'avec les engrais Monsanto.

2/ Le Monsanto cannibalise son entourage: au bout de très peu de temps, les champs NON-Monsanto avoisinant un champ Monsanto deviennent tous Monsanto.

3/ Monsanto, qui contrôle sa marque comme Nestlé pour Nescafé, attaque en justice et ruine systématiquement tous les exploitants agricoles dont les champs ont été contaminés par Monsanto.
Notons ici que l'équipe canadienne de Curling féminin (echampionne du monde!) est sponsorisée par Monsanto.

4/ Une fois récolté, un plant Monsanto ne donne AUCUNE graine : il faut donc racheter du stock de chez Monsanto (semences et engrais).

5/ Une terre traitée Monsanto est une terre Monsanto.
Seul du Monsanto peut repousser dessus.

Echec et mat.


Un lecteur de Kalâat Meggouna (?) me demande s'il existe un lien entre la grippe aviaire et le Monsanto et si le Maroc est client de cette entreprise.
Je lui réponds honnêtement que je n'en sais rien, mais que de toute façon, car valeur attribuée par défaut : si saloperie il y a, Monsanto doit certainement y être pour quelque chose...

Pour le cas particulier du Maroc, et au vu des 25 millons de Dirhams dépensés par M. Akhenouch pour payer Mc Kinsey (oui c'est très cher), on fonce tout droit dans le gueule du monstre: programme ambitieux pour l'émergence d'acteurs de référence de l'industrie agroalimentaire et développement des cultures exclusivement destinées à l'export.
Le groupe Derham va par exemple investir 700 millions de Dirhams dans les provinces du Sud pour reproduire l'équivalent de 10 fois la ville d'Alméria, capitale mondiale de la tomate et des OGM.

Comment peut-on avoir du blé toute l'année dans un pays où il ne pleut pas?
Réponse: OGM Monsanto

Comment faire pour proposer aux gouars du kiwi, des tomates cerises et des fraises en quantité infinie toute l'année?
Réponse: OGM Monsanto

Alors voilà: je pense qu'au Maroc, il faut viser l'autosuffisance alimentaire pour éviter de tomber dans le piège Monsanto.
Nous n'avons, pour d'évidentes raisons morales et intellectuelles, aucune motivation pertinente à basculer dans le Tout-Monsanto.

Il ne faut pas jouer notre va-tout agricole sur le Monsanto: on a qu'à acheter du riz, c'est 10 fois moins cher que le blé et meilleur pour la santé.