29 déc. 2006

Hector, Ramon et Natacha

J’ai coupé boulevard Insurgentes pour me rendre chez Ramon et pour une fois, la route n’était pas bondée. En général à Mexico, les gens ne marchent pas, du moins pas des masses, alors ils saturent le trafic avec leurs vieilles coccinelles et se tassent dans leurs saloperies de bus Hispano orange clair. Il n’y a qu’à sortir la tête de la fenêtre pour se rendre compte à quel point nos trottoirs sont déserts. Contrairement à ce satané macadam. De toute façon, l’air dans la Zona Rosa est devenu irrespirable. Paraît que c’est aussi pollué qu’en Pologne. Ce soir, les gringos et leurs femmes sont donc enfermés chez eux où c’est souvent si mal isolé qu’ils se terrent dans leurs salons sous les couettes en face d’un écran à regarder cette épouvantable starac. Qui va gagner cette année? La grosse tante des caraïbes ou la petite chienne lubrique de l’Annapurna ? Mystère et boule de gomme et en fait je m’en fous. Moi je suis fan de reportages animaliers et de films porno gonzo. Tout le reste me donne mal au crâne. Le peuple mexicain est complètement accro à ce nouveau style d’émissions télés, où tous les ingrédients d’une bonne soirée sont mélangés pour offrir au gringo de base un show musical parsemé de fausses révélations, toutes simulées, mais un vrai show parcouru de vraies séquences de lapdance. Ramon habitait un vieil immeuble dans la rue Brigate, en plein Zona Rosa, à trois blocs d’El Lobo, la nouvelle boîte des frères Diaz.

Je travaille pour El Tigre Diaz depuis que j’ai cinq ans. Ma toxico de mère lui devait de l’argent, beaucoup d’argent, et ne pouvant le rembourser, El Tigre l’avait livrée à sa bande, qui l’avait alors violée avant de lui trancher la gorge. Ils l’ont ensuite enterrée dans le désert. El Tigre avait décidé de me garder auprès de lui, au début, en guise de paiement, mais finalement, je me rends compte chaque jour qui passe qu’il m’a élevé comme son propre fils. Je repense alors à son visage quand je l’ai quitté ce matin : El Tigre ne plaisantait plus quand il s’agissait de Ramon. Alors j’inspire profondément, récite un « je vous salue marie » avant d’avaler en vitesse les escaliers des quatre étages, frappe à la porte de Ramon mais c’est Natacha qui m’ouvre en me glissant une délicieuse bise dans le cou tout en réajustant son décolleté vert bouteille. Elle portait un jean taille basse bleu pétrole un peu trop large pour elle et ne portait rien aux pieds. Je l’aurais bien tirée, mais je passe toujours en speed. Peut être après, si la chance lui sourit, ou alors jamais.


Je traverse le hall et pénètre dans la grande pièce de l’appart pour constater que Ramon est en caleçon, le torse nu. Il avait pris au moins dix kilos depuis son dernier marché avec El Tigre et semblait ce soir parfaitement greffé dans son canapé lit, un pied sur la table, complètement absorbé par les images défilant sur l’écran :

«
- Tu regardes quoi, je lui demande ça comme ça, pour le faire parler un peu.
-
La starac amigo, assieds-toi c’est la grande finale. Avec le clou de la soirée : Shakira! Tu vas voir, elle a un cul amigo, un de ces culs... »

Ramon a la voix un peu cassée, mais je crois déceler en lui un besoin infini de connaître l’issue du show, le suspens lui ronge tellement la cervelle qu’il me semble qu’il saigne d’une oreille. Le gagnant de ce soir remporte 100 millions de pesos et un séjour tous frais payés à Porto Allegre au Brésil. Mais manque de bol pour Ramon, ce soir c’est sa dernière chance à lui aussi. Son père livrait El Tigre depuis toujours, des livraisons qui allaient du C4 à d’authentiques cheveux de Ramses II, en passant par des caisses d’armes et du matériel de laboratoire pour traiter la cocaïne. Depuis sa mort tragique l’an dernier – en plein pic de chaleur, mort de soif- Ramon travaille directement avec El Tigre. Et ça se passe plutôt mal.

«
- Mais non, tu sais bien qu’il a horreur de mater ça, lança Natacha. Hector, je te sers quelque chose ? J’ai du rhum brun si ça te dit, de l’Havana Club.
-
C’est bon je sais où c’est, je cours me servir un verre, je reviens ».

Natacha avait vu juste. J’étais passé pour voir Ramon et régler notre affaire, mais pas pour scotcher devant leur télé comme un con. J’en ai donc profité pour aller dans la cuisine, où trônait une bouteille de Laurent Perrier Brut Rosé dans un seau quelconque débordant de glace. A côté se trouvait en évidence un paquet jaune de taille moyenne - je crus d’abord que c’était une boîte à chaussures - avec un post-it collé par dessus. Je me suis naturellement servi une coupe de champagne puis suis retourné au salon. Hormis le canapé où se tenait Ramon, il y avait un autre fauteuil où était affalée Natacha. Je me suis donc assis tout près d’ elle, assez pour sentir son odeur. Son regard était profond mais ne signifiait toujours rien à mes yeux. Elle, ce salon, Ramon, l’ambiance de ce soir : tout m’excitait.
«

- Qu’est ce qui t’arrive Natacha, t’es complètement molle ce soir, je lui ai demandé ça sans vraiment savoir pourquoi.

- Ca faisait longtemps que tu n’étais pas passé nous voir, c’est tout.
-
Je sais, je sais, mais demande plutôt à Ramon pourquoi il m’invite plus chez lui, lui sait exactement pourquoi, Baby. N’est-ce pas Ramon ? »
Mais Ramon ne me regardait déjà plus. Parfois dans les pires moments, les gens nient la réalité et s’évadent dans des mondes parallèles où leur vie, leur avenir, leur univers même semble à l’abri des catastrophes. Sauf que personne ne peut enfermer tout l’univers dans un putain de cocon, parce que l’univers est immense et qu’il est lui-même soumis à des forces inouïes, qui le déforment par endroit, détournant le temps et creusant l’espace. Pour l’Homme, les pressions subies sont parfois bien pires. Ramon avait eu sa chance et El Tigre s’était montré patient comme jamais. Mais à présent, il n’était qu’un pion insignifiant sur l’échiquier des frères Diaz. Un pion à sacrifier.

«

- Je t’interdis d’appeler ma nana Baby, bizarrement Ramon ne semblait plus tellement absorbé par son émission pour troll défaillants. Mais toujours aucun regard en ma direction. Dis moi Hector, pourquoi tu ne respectes pas les codes bordel de dieu de merde ? Tu sais bien que Natacha est à moi, tu le sais non ? Ramon était à présent connecté à moi à 100%. Il hurlait : réponds moi, connard de gringo !

- Ça tombe bien qu’on parle d’interdit, de ce que tu as le droit de faire ou non. Je croyais t’avoir expliqué avant de venir que je voulais que ce soit concis cette fois-ci. J’ai même utilisé le terme « Expéditif ». Alors quoi ? Tu as perdu ta langue pauvre petit con ? Tu as encore merdé et j’entends d’ici les hurlements d’El Tigre quand il saura que j’ai du retard. Alors donne moi ce pour quoi je suis venu, tout de suite. En général, dès qu’on signifie aux types comme Ramon qu’El Tigre était pressé, leur bite ramollissait. Ramon était acculé.

- Mais non, tout est dans la cuisine. Y a même un petit mot pour toi sur le paquet. Sa voix était de plus en plus aigue.

- Ah ouais, ben j’ai pas fait attention. Une seconde, téléphone. C’est Julia. Je te rappelle…non je travaille là…oui, d’accord, je fais vite, ciao. Alors, ces masques putain, ils sont où ? Ma patience déjà courte venait d’atteindre sa putain de dernière limite. Les masques doivent être chez El Tigre à 22h pétantes. Il est 23h.

- OK OK, tu as une heure de retard, mais hé, c’est pas ma faute, moi je suis là depuis …depuis quand Natacha ? Hein ? Dis-lui toi !

- Depuis que la starac a commencé. Natacha jouait avec ses cheveux. Son regard ne quittait plus l’écran.

- Bon on abrège. Je me disais que finalement ça allait mal se passer ce soir.

- Putain, mais je t’ai dit qu’ils étaient dans la cuisine. Dans un paquet jaune, avec un mot collé dessus.

- Non, je n’ai rien vu. Le visage de Ramon est subitement parcouru de zébrures roses. Son visage reste normal mais je me dis qu’intérieurement c’est l’implosion.

A ce moment précis, on sonna à la porte. Natacha se leva brusquement pour se diriger vers l’interphone. Arrivée à ma hauteur, je la saisis violemment par l’excèdent de jean qui formait une entrée d’air au niveau de son cul. « Lâche la conio », hurla Ramon.

- Je pensais avoir été clair : personne ne passe quand tu me fais une livraison.

- Calmos, Hector, ce doit être la pizza que j’ai commandée » Je regardais Ramon droit dans les yeux, mais lui préférait griffer le rebord du canapé avec ses ongles, tout en fixant de nouveau la télé.

- T’écoutes ce que je raconte, Cabron ?! Eteins moi cette putain de télévision de merde. Ma main était déjà partie chercher son but à l’intérieur de ma veste. Natacha Baby, renvoie moi cet enculé de coursier d’où il vient. Ramon, tu as une minute. Active toi putain.

- Bien sûr Hector, bien sûr. Mais attends, ils vont donner le résultat des votes du public maintenant, ensuite je…

Rien sur cette terre n’estaussi intraitable q’un M92F à bout portant. Ou alors un Desert Eagle .50 AE, mais trop lourd à porter donc j’ai laissé tomber et ne l’utilise que pour les grandes occasions, comme l’an dernier pour la prise de la boîte d’El Nino. Natacha était en état de choc et allait sans doute se mettre à hurler, son corps tremblait comme s’il était habité par le démon, j’étais donc obligé de lui régler son compte à elle aussi. Je l’ai relâchée, et après avoir rampé comme une chienne, elle s’est par instinct agenouillée à côté du corps sans vie de Ramon. La balle lui avait traversé le haut du crâne pour ressortir par sa joue gauche. Et c’est là précisément que cette pauvre fille le caressait, au niveau de ce trou grillé par la balle, épaissi par le flot continu de sang qui se déversait en continu sur le canapé-lit. Je décidai d’être clément et la gratifiai de trois balles qui lui traversèrent le sein gauche pratiquement au même endroit. A présent effondrée sur Ramon, Natacha ne m’attirait plus. Les deux corps semblaient étrangement orientés vers la télé, que je m’empressai d’éteindre. La scène était tout à fait cocasse : ce connard de Ramon attendait vraiment le résultat des votes. Je retournai ensuite à la cuisine. Les masques étaient bel et bien dans le paquet posé près du champagne. Mon téléphone sonne, c’est El Tigre. Je lui réponds que tout va bien, range mon Beretta dans son holster, avale une dernière gorgée de champagne en me dirigeant vers la porte. Je laisse tomber la coupe vide au sol, elle se brise, et je me dis que toute cette histoire ne rime à rien et que j’aurais simplement dû les tuer sans perdre autant de temps, ajuste mon col, empoigne la porte et sort. Tranquillement.

Arrivé en bas de l’immeuble, je rencontrai Pablo. Lui aussi travaille pour El Tigre :

«

- C’est toi qui as sonné ? je lui demande pour vérifier

- Ben oui. El Tigre dit que ses enfants vont être contents pour les masques.

- Je sais. Je viens de lui parler. Il nous attend à El Lobo.

- Tu sais Hector, Ramon était quand même le cousin d’El Tigre.

- Je sais bordel, je sais. Mais je lui ai dit d’éteindre cette putain de télé, rien à faire, il voulait pas putain.

- Et sa nana ?

- Elle allait commencer à gueuler j’ai pas eu le choix.

- Je l’aimais mec.

- Arrête ton char et va chercher la voiture.

- T’es venu à pied ?

- Mais non putain. J’ai pas envie de conduire c’est tout. Va juste chercher ta caisse qu’on se tire d’ici vite fait. »


21 déc. 2006

L'année des grandes gueules

2006 est une année inoubliable. Pas autant que 2001 et son inégalable 9eleven ; je suis tenté de réviser mon jugement quand je repense à l’été 1992, aux JO de Barcelone, à l’Expo Universelle de Séville, ou à Todd Mc Farlane fraîchement débarqué chez Marvel pour nous pondre une saga Spiderman d’anthologie… En tout cas, 2006 aura plus marqué les mémoires que 2005, mais est-ce le cas pour tous? Considérons que les degrés de perception des évènements varient d’une personne à une autre, que le temps passe de plus en plus vite tout en altérant la prise de recul, que le cerveau retient par défaut plus d’informations négatives que positives : que retiendra alors in fine l’immense majorité du peuple, de plus en plus friand d’infos choc, de « têtes de ligne » happées à la va-vite le matin en un click sur les brèves de Mozilla ou a contrario en feuilletant longuement le Monde, le Figaro ou le Matin du Sahara ?

Il est indéniable que sur le strict plan médiatique, cette année nous a offert des évènements et sorties médiatiques spectaculaires, des écrits et des discours au vitriol, le tout débouchant systématiquement sur de larges mais vaines confrontations, multidimensionnelles certes, mais à impact quasi nul car épuisantes, et clairement improductives. Parmi les principales bourdes de l’année, on peut citer celles de Benoît XVI - l’Islam manque de raison-, Georges Frêche – trop de blacks en équipe de France tue la France- , Raphaël Confiant – le fond du problème communautaire est simple : les blancs européens de souche vouent une haine naturelle aux noirs, aux arabes et même aux juifs -, Robert Redecker – il faut chasser l’Islam d’Europe, le Fascisme Vert doit être combattu-, Pascal Sevran – il faut couper la bite des noirs pour sauver l’Afrique – et pour finir cette sélection, la récente révélation/lapsus d’Ehud Olmert – Israël a la bombe, ne venez pas nous les casser sinon c’est la guerre-. Voilà, on aurait aussi bien pu citer le coup de tête de Zinedine Zidane, (coupable selon moi d’avoir fait perdre la Finale à la France), les divers dérapages de Finkelkraut, etc. Le point commun de ces bourdes, amplifié par celle de Zidane, bourde mondiale par excellence, réside dans leur aspect volontaire et prémédité.

Ce qui se révèle intéressant alors dans ce marasme, c’est le ballet de pirouettes donné en représentation suite à toutes ces bourdes par leurs auteurs. Deux cas se distinguent nettement : d’une part le Live, où le public juge un fait (une image et du son !) en direct, et la retranscription en différé des propos tenus par le dindon concerné. Le second cas fait beaucoup plus de dégâts. Par contre, une seule solution semble convenir dans les deux situations, solution testée tout au long de cette magnifique année 2006 : quand l’homme médiatique déconne, il nie, en toute simplicité, directement, ou par l’intermédiaire d’un porte parole, en affirmant que ses propos ont été déformés voire mal interprétés. Cependant, il n’est jamais question d’excuses, ou parfois alors, de simples regrets sont relayés par voie de presse. Dans le cas de Zidane, on a même eu droit à la confession live sur Canal - il a insulté ma mère, j’ai pas supporté, je l’ai frappé…pardon ? 73,6% des sondés applaudissent mon geste ? Chirac me soutient aussi ? Ben on s’en fout alors ! – c’est dire si le peuple suit de près ce genre d’affaire. Je me souviens enfin d’un billet de Laurent Ghilsheimer disculpant ces grandes gueules, sous prétexte que parfois, l’esprit s’emballe, que les propos et gestes les plus vrais fusent naturellement et sont donc exempts de toute critique ou d’accusation. C’est vrai quoi, les gens qui passent leur temps à s’excuser finissent toujours derniers, c’est bien connu. L’ensemble des bourdes citées plus haut et les réactions en découlant ne font que polluer les esprits en lançant de fausses polémiques qui assassinent le vrai débat.


Pour finir en beauté, revenons au pauvre pays qui est le mien, le Maroc : la bourde majeure pour cette année demeure l’affaire des GUS, dissous – la police de proximité est un échec- puis magiquement restaurés – la police de proximité manque aux citoyens marocains-, bourde heureusement non relayée massivement par les médias locaux, à l’inverse de la bourde essentielle : l’annonce par Al Adl Wa Al Ihssane de la fin du régime en 2006. On n’a pas fini d’en rire. La ferme ! Et vivement 2007.

15 déc. 2006

Cassé (vraiment)

C'est vraiment con le sport!

Je me suis cassé un doigt, l'auriculaire, et fait une entorse à l'annulaire, le tout en jouant au basket, sur une interception minable (le ballon sortait de toute façon). Au boulot, mes collègues me lancent tous un "may koun bass" suivi d'un "heureusement que c'est la main gauche!".

Il se trouve justement que je suis gaucher. Bon ça fait pas super mal, du moins pas après 4 jours, mais c'est super handicapant. Je fais comment pour conduire, taper sur mon clavier (y'a 108 touches), me raser, manger aussi, ouvrir une bouteille ? Hein ? Je ne parle même pas de nouer mes lacets, mettre une chemise ou lire le journal. Je vous incite d'ailleurs à relire un post que j’ai pondu sur les gauchers. Nos difficultés sont amplifiées en cas de fracture. Frères gauchers, aux armes!

Tout ça pour dire que c'est bien pourri comme petit accident. Je porte donc un magnifique bandage, serré comme pas possible, pour immobiliser le doigt cassé.

La Ligue des Gauchers Révolutionnaire verra bien le jour. Et là, vous rirez moins, enfoirés de droitiers.

J’adore me plaindre.


14 déc. 2006

Culte


- Yo, salut Pimp Sama. Wazaaa!!!!

- Ben Wazaa bof bof. Tu sais la super nana qui me branchait et tout ?

- Ouais, ben quoi ?

- Ben elle répond même plus à mes SMS. Je comprends plus rien.

- Ben c’est mort, c’est tout. Tu l’as relancée comme un porc, elle veut pas de toi c’est comme ça. Tu t’en bats la race. En plus c’est pas comme si tu bossais dans une usine à Ain Sebaa : t’es dans une putain d’agence bancaire en plein cœur du Mâarif. Des nanas y’en a à fond, il doit en passer facile 1000 par jour rien que devant ton bureau. Donc take it easy dude. Si tu déprimes, on peut relancer le plan shopping. Ou alors je te prête Clerks 1 et 2. Ca tue tout.

- Ah oui ! C’est le film dont tu me parlais l’autre soir ? Avec le couple qui part en sucette et tout ? J’avais déjà vu un court du même réalisateur. D’ailleurs, le mec il fait tourner ses potes dans tous ses films.

- Ouais, je sais mais je te jure fils, ils ont vraiment placé la barre super haut. T’imagines le genre de truc qu’il arrive à pondre? Une nana va aux toilettes, à la base pour se soulager, mais en réalité, il se passe un truc de maboule qui lui fout sa vie en l’air.

- Sans déconner ?

- Attends, attends, je te raconte la suite ; la nana donc, elle allume son mec comme une chienne, le laisse en plan et trace aux toilettes, où la lumière ne marche pas. Là, elle descend son froc pour se poser sur le trône, quand elle sent un truc long et dur lui percuter les fesses.

- Torride.

- Attends putain : là, elle commence à parler au mec, genre « hmm, c’est pour moi tout ça…j’adore quand tu gardes le silence comme ça…c’est ça, surprends moi…prends moi », une rhétorique très campagne mais ultra sexe en même temps, tu vois ce que je veux dire ? Ensuite, elle s’empale direct sur le membre en érection du mec. Sans un bruit. Elle joue le jeu à 100%.

- Ok, donc sexe dans le noir total des toilettes du libre-service, le tout dans un silence en décalage total par rapport à la chaleur du moment. J’adore.

- Ben oui, mais le top c’est la suite. Après consommation, elle ressort ensuite, toute émoustillée et commence à taquiner son mec sur cet exploit. Lui, il capte que dalle.

- Comment ça ?

- Comme je te dis putain. Il capte rien. En gros, il lui dit qu’il n’a jamais bougé du comptoir, encore moins baisé dans les toilettes du magasin. Et c’est la que la mayonnaise prend.

- C’est dingue cette histoire. Ca me rappelle…

- Attends, je finis : plus tard, on a un plan ralenti de la nana en état de choc dans une ambulance et un second plan où l’on voit son mec questionné par la police locale. Bon, je te raconte la fin. Le membre en érection appartenait à un client qui utilisait exceptionnellement les toilettes du magasin ce jour-là. Il s’astiquait le manche quand son destin lui dit bye bye : le mec est mort d’un arrêt cardiaque pendant qu’il se masturbait. Quand la nana est rentrée, ça faisait déjà trois heures qu’il était mort.

- Ok. Donc elle rentre aux toilettes, croit que c’est son mec qui, assis sur le trône dans l’obscurité, lui présente fièrement son érection, pour créer une ambiance « deep sex backside », alors qu’en fait c’est la teub du mec mort en se branlant. C’est vraiment énorme.

- Cette scène c’est rien. Pour l’enterrement de vie de garçon du même type, tu sais le type à la nana nécrophile, son meilleur pote, un grand malade- il suggérait à un moment dans une scène que le Seigneur des Anneaux aurait dû finir sur une partouze Elfes/Hobbits- avait organisé un show où un mec déguisé SM enculait un âne, le tout dans un Mc Do.

- Incroyable. Tu l’as encore ce film ?

- Ben oui, en divx.

- Ben fait péter.

- Ben passe si ça te branche. J’ai tout mon disque dur.

- Ok. Des news quant à la session shopping ?

- Quand tu veux.

- Nice, on peut câler ça ce soir ? Putain, j’ai un double appel, je te racapte cet après midi. A+

- C’est ça, A+

8 déc. 2006

EViLUTION


Soyons fous : imaginons un instant que le pire se produise. Il ne s’agit pas ici de délirer sur un improbable conflit nucléaire international, fantasme déclaré des principaux courants extrémistes qui traversent le Monde Arabe (configuration Iran contre Israël dans une lutte à mort, Jérusalem rayée de la carte, les Palestiniens récupérant leurs terres, un Iran leader de la justice islamiste contre la Bête judéo chrétienne saignée à blanc…).

Une autre voie, encore plus radicale, se profile pourtant : un retrait pur et simple du gendarme international, les Etats-Unis, de la scène géopolitique internationale. A première vue, l’ogre américain pourrait facilement prendre la tangente, sans hystérie, de manière tout à fait rationnelle, pour se recentrer sur sa politique intérieure, repenser sa politique énergétique, et tempérer sa position capitalistique ultra agressive (voir le cours actuel du dollar, le niveau du Dow Jones, l’explosion du PIB chinois) qui à terme le condamne à un rôle ingrat de métronome. En ayant auparavant présenté ses excuses pour les actes de torture et les crimes de guerre commis de puis le 11 septembre. Notons ici que le modèle économique américain peut parfaitement s'améliorer en intégrant les problématiques socio-économiques actuelles pour guider les Etats-Unis vers l'autosuffisance.

Le pire pour les pays du Moyen Orient, l’Europe et même l’Afrique, serait alors de voir les américains « lâcher carrément l’affaire », et croire dur comme fer que « le monde est en voie d'atteindre un état démocratique stable », ainsi que le suggérait l'essayiste Fukuyama, laissant de fait l’Europe gérer les distorsions dans la Force causées par le Fascisme Vert, livrant le Monde Libre à son pire ennemi : le Monde des Orques, un monde injuste et corrompu, un monde qui se projette malheureusement négativement dans ce qu’il désire inconsciemment le plus : la liberté des peuples et le libre arbitre.

En langage courant, ça donnerait : « les ricains virent leurs armées de chacune des zones géographiques où ils sont omniprésents actuellement, rentrent chez eux, bannissent l’essence et le mazout, pour laisser les arabes et les juifs se mettrent sur la gueule, les coréens s’en prendre aux pauvres petits japonais xénophobes, et les innombrables tribus africaines s’entretuer. Sans parler d’une Russie revancharde et bien rancunière. Et bien sûr, laisser les Européens se déchirer pour trouver une issue viable à un héritage géopolitique létal.» Vu l’incapacité des casques bleus ou de l’inexistante coalition militaire européenne à passer à l’action, et étant donnée la propension humaine des peuples à faire les cons quand le patron a le dos tourné, le marasme que nous déplorons aujourd’hui, le malaise international dans lequel nous survivons, demeureront des plaies dans l’histoire de l’humanité. On pourrait alors – naïvement- imaginer un mur de sécurité parcourant toute l’Europe, de la Finlande à la Grèce, en passant par l’Ukraine et la Macédoine à l’Est.

Un retrait pur et simple des américains de la scène internationale semble pour ma part pire que n’importe quel bombe sur Israël.

29 nov. 2006

Moonwalker

Je viens d’entrer dans un club ultra select. Un club, où le corps et l’esprit ne font plus qu’un, dans le but ultime de créer l’illusion. Chers tous, j’ai le privilège de vous annoncer que je sais faire le moonwalk. Je le rentre systématiquement à présent. Pour de vrai. L’entraînement, y a rien à dire, ça paie.

Astuces : j’ai d’abord commencé par me détendre, en fumant un petit quelque chose de Tennessee. Ensuite, il s’agissait de dissocier les différents mouvements, que j’ai ensuite notés. Etape suivante et essentielle, il fallait reconstituer la chaîne de mouvements avec les mains, puis avec mes mains en reculant, puis au ralenti avec les pieds, puis à vitesse réelle en regardant les pieds, puis sans regarder. Maintenant c’est la maîtrise ou « das funkmeister die fatayendegung »

Hier soir, j’en ai placé quatre, dont un ENORME, au super marché (ok, c'est bizarre, mais le sol était tellement glissant, surtout du côté PQ et articles de bain, que c'était impossible de résister). J’alimentais mon caddie en jus d’orange quand mon esprit me commanda d’aller chercher du lait pour le petit déj, trois rayons derrière. Aucun problème, j’ai tracé en moonwalk jusqu’au rayon frais. Un responsable rayon a applaudi, un autre a levé son pouce, le mec en charge de la pesée des fruits et légumes m’a agressé de questions sur Michael Jackson, sans parler des testeuses de produits Nivea, presque sexy mais décidement trop grasses, qui riaient en dissimulant leurs bouches. Un gosse de huit-neuf ans m’a même demandé comment je faisais et a insisté pour lui montrer. Sauf qu’il était en basket, et que la politique de la maison en ce moment c’ est « chacun sa merde , personne ne me l’a appris donc il se démerde". Au moment où cette pensée négative forçait un sourire sur mon visage, sa maman, la quarantaine, body noir moulant et jogging speedo blanc, m’aborda sec. Elle me souriait carrément et pour citer un auteur contemporain, son visage criait braguette. Elle posa une main sur l’épaule de son fils : « Ryan, va me chercher des tomates. Prends en un kilo. Elle se tourna ensuite vers moi, et la jeune maman au sex appeal radical me lança :

- Pas mal du tout cette petite danse !

- Ça s’appelle un moonwalk.

- Je crois que je t’ai déjà aperçu, à Moving. Non?

- C’est tout à fait vrai.

- Je n'oublie jamais un visage. Comment t'appelles -tu?

- Moi c’est *****, Madame ?

- Mademoiselle, Mademoiselle Berrada. Tu peux m’appeler Hind.

- Et bien, Joyeux thanksgiving Hind !

Elle se mit à rire, très fort mais très classe, tout en cherchant quelque chose dans son sac. Elle en sortit un stylo et un papier, qu’elle me tendit.

- T’as vraiment l’air sympa. Allez, note-moi tes coordonnées. Tu n’aurais pas MSN, par hasard ?

- Si si, et outlook, skype et gmail aussi. J’ai même un blog. Mais j’ai surtout un téléphone portable que je n’éteins jamais, sauf quand je fais dodo. Voilà, j'ai tout noté, mais c’est pour quoi faire mon numéro ?

- J’aimerais te revoir. Tu pourrais éventuellement passer à la maison, prendre le goûter, et apprendre ta danse à Ryan.

- Le moonwalk tu veux dire ?

- Appelle-le comme tu veux, ça m'est égal. Tiens, voilà ma carte. Jeudi, c’est bon pour toi ?

- Euh, je ne sais vraiment pas quoi te répondre. En fait, jeudi soir c’est soirée foot avec les amis. Je suis de Casa et je fais du networking sur Rabat, pour mon boulot. Je suis un peu gêné de dire non.

- Je vois. Ou alors on se fait un goûter rapide, tu joues un peu avec Ryan et ensuite je pourrais t’apprendre deux ou trois petites choses en échange du moonwalk. Alors, qu'est-ce t'en penses?

- OK. Alors on se dit à jeudi. Je t'appelle avant?

- Non, MSN si tu te connectes. OK?

- Non je ne pense pas, donc, à jeudi.»

En sortant du super marché, et j’en ai quand même placé un petit sur l’escalator, effet speed moonwalk, en attendant d'en placer deux ou trois chez Mademoiselle Berrada après le goûter.

24 nov. 2006

Warcraft

132 morts aujourd'hui en Irak.
Sur un "one shot "en plus.

La fin du monde c'est maintenant, ça dépend juste où on vit.

Je tiens juste à finir ce post minable en zoomant là où les médias européens préfèrent éteindre leur caméra : Henry Kissinger et James Baker sont de retour ! Avec l'aide de ces maîtres-artisans de guerre, je sens qu'on va enfin savourer la fin de mandat de Bush, j'en salive rien qu'à taper sur ce foutu clavier.

J'ai envie de rentrer chez moi me coucher.

22 nov. 2006

La différence

Le pays avance et c'est bien. Les dirigeants héritiers de métastructures ou les self made men, aidés par nos brillants ingénieurs, tous dévoués à la cause nationale, font du super bon boulot, que ce soit dans les boites privées ou même dans les ministères batisseurs (transport, tourisme, habitat, etc.).

Seulement, voilà, il y a comme une masse dans le circuit d'injection. La machine, à froid, câle de plus en plus souvent. La plupart de ces leaders, managers d'équipes de travail qui sont constituées de Bac+5 voire encore mieux, vivent dans le cocon des directions centrales, où sont concoctées d'étonnantes stratégies, parfois avantgardistes, souvent irréalistes car en décalage avec les capacités de mise en oeuvre. Un problème de mise à niveau basique, une inadéquation des moyens par rapport aux objectifs qui provoque de sérieuses migraines au sein de cette population.

Prenons le cas de l'autoroute Casa-Marrakech : les travaux devaient être achevés pour le 15 décembre 2006. On parle d'un report à avril. Pourquoi un tel retard? Le gap entre les sratratèges planificateurs et ceux qui réalisent physiquement les travaux pose un sérieux problème, certains mettent en avant la politique RH apppliquée par les sociétés à qui sont sous-traités les travaux (que du CDD, le contre-maître ou l'ouvrier lambda ne développent pas un sentiment d'appartenance au projet et donc baclent leur travail), d'autres pointent du doigt des structures financières inadaptées, des montages financiers faux, de la fraude en quelque sorte.

Alors on pourra dire ce qu'on veut, qu'on souffre d'un niveau d'éducation à l'échelle nationale (situation des universités, centres de formation professionnels inefficaces ou même au niveau 0, le degré d'incompétence de la classe enseignante) qui engendre ce genre de situations, que c'est un problème lié à la religion musulmane, une religion que certains jugent débilisante et anti progrès, intellectuellement ou techniquement. On peut tout dire pour désigner un coupable, dire que c'est OJ Simpson la cause de nos soucis, ça ne sert pourtant à rien.

On va encore vouloir comparer et conclure à tort que l'Espagne était pire que nous en 1982, que l'Espagne a bénéficié de l'aide européenne, que des montagnes d'euros de budget ont permis de construire la costa del sol et donc l'Espagne.Un des n succès avérés de ce qui a été réalisé en Espagne (je dis bien "en" et pas "par les espagnols") est par exemple l'organisation de la coupe du monde en 1982, les Jeux Olympiques en 1992, l'Expo universelle de la même année, l'inauguration du plus grand aquarium du monde, ou plus récemment, sur une terre que revendiquent inconsciemment mes compatriotes, soit en Andalousie, l'ouverture de la centrale thermo-solaire la plus grande d'Europe , près de Séville. Elle produira bientôt 23 GWh par an d'électricité verte. Une vraie révolution.

Pourquoi une telle différence? Un indice en photo :


Pour ne plus être les petits pisseux de l'Atlas et redevenir des lions. Rugissons ensemble : miaou!

21 nov. 2006

Dernière consultation

- Asseyez-vous, je vous en prie.

- Merci bien. Je trouve que ça sent quand même un peu la mort dans ce cabinet.

- Que voulez-vous dire par là ?

- Je ne sais pas, je trouve que ça fait un peu « Echangeur sur autoroute de la mort ».

- C’est la première fois que j’entends pareille remarque.

- Vous les psy n’êtes qu’une sale race de suceurs de sang. Votre déco est littéralement à chier.

- En général, j’ai plutôt droit à des commentaires en tout genre sur mon aquarium. D’ailleurs, vous aimez ?

- Quoi donc ?

- Les aquariums ?

- Je n’aime rien, je n’ai plus goût à rien, et c’est pour ça que je consulte bordel de dieu de merde. Et puis les poissons d’aquarium c’est vraiment une espèce de cons, vraiment. A la limite, s’ils se bouffaient entre eux, ce serait un peu amusant, mais là, ils ont l’air con, cons dans l’eau, un point c’est tout.

- C’est votre droit de ne pas aimer.

- J’aime pas, voilà. Par contre, j’aime bien ces formules chimiques sur le mur. C’est authentique ?

- Bien sûr. Du temps du Vietnam, mon arrière grand- père était chimiste, il travaillait dans un grand laboratoire national pendant la guerre. Certaines de ces formules ont fait le bonheur de l’US Air Force.

- Pas croyable. Kétamine, hein?

- Oui, c’était lui. Enfin, lui et son équipe : ils travaillaient sur un test vétérinaire quand l’un de ses stagiaires disparût avec la formule. Trois mois plus tard, les journaux répandaient la rumeur que notre armée utilisait une drogue assimilable à la phencyclidine, le PCP, ou Angel Dust. Mon Papy fut longuement questionné, par la presse, par l’armée même et…

- Nice ! Mais épargnez-moi la larmoyante histoire de votre savant de père. C’est comparable aux gens qui à la vie de leurs auteurs favoris : y a rien de plus con. Pourquoi pas s’intéresser, quand on aime le fois gras, à la vie des canards ? Moi je tape absolument tout. Je m’en bat la race de qui a créé quoi, du moment que je suis high. Mais j’avoue que je suis curieux: la Kétamine, j’ai jamais essayé, du moins pas encore.

- D’où vous vient ce féroce appétit pour les drogues ?

- Je vous paie la patate pour répondre à cette question, ce n’est pas en me la posant qu’on avancera. Et puis, ça se dit appétit quand on parle de drogues ?

- Répondez c’est tout, ça fait déjà quinze minutes qu’on a commencé, la séance est très courte je vous rappelle. On poursuit ? Vous répondez ? Ou on passe à autre chose ?

- De toute façon c’est ma mère qui paie. Et elle s’en fout, c’est son mari, ce gros connard de chirurgien plastique qui finance tout dans sa vie. Une vraie pute de luxe ma mère. Alors, vous pouvez me procurer du PCP ?

- Du PCP non, mais pour la kétamine, aucun problème. D’ailleurs, je peux même vous faire une petite injection. Ici, tout de suite.

- Pourquoi cette faveur ?

- Disons qu’il s’agit d’une expérience thérapeutique recommandée par votre médécin traitant ? OK ?

- En quel honneur ?

- C’est notre cinquième séance de thérapie. Il est démontré que chez les êtres souffrant de paranoïa aigue doublée d’une tendance à la schizophrénie, les thérapies connues et utilisées jusqu’au 20ème siècle ne valent plus rien. Hormis le lithium, et encore, car les chances de succès sont faibles. De plus, votre cas est assez inédit, vous semblez absorbé par la mort dans les trips que vous me racontez. et la kétamine peut aider la thérapie dans ce sens.

- Le mal par le mal en somme ?

- Non. Vous êtes obsédés par la mort, une obsession dominante si j’en crois les notes de votre précédent thérapeute.

- Et donc ?

- La prise de kétamine entraîne un état dissocié où l'usager perd la sensation de lui-même (sensation de se «détacher de son corps») ou la notion de réalité. À partir d'une certaine dose, vous passerez un seuil nommé le K-Hole, état hallucinatoire accompagné d'une perte d'identité et du contact à la réalité. Le K-Hole est caractérisé par l'impression de se retrouver amnésique, amnésie pouvant affecter des notions plus anciennes de l'utilisateur comme son identité. Il peut y avoir une dissociation entre le corps et l’esprit, l'utilisateur n'a alors plus conscience de son corps ou bouge difficilement. La kétamine provoque donc des sensations proches d'une expérience de mort imminente. Cette dissociation est parfois utilisée à des fins thérapeutiques. Notre cas aujourd’hui.

- Excellent. Je suis prêt. Vous avez déjà tenté l’expérience ?

- Sur d’autres patients, évidemment.

- Et sur vous-même ?

- A chaque fois, pour prouver la qualité de ma kétamine, je me l’injecte aussi. Voilà, c’est bon, pressez le coton avec votre index. L’effet va bientôt apparaître.

- C’est cool, je me sens bien, j’aime bien. Comment pouvez poursuivre la consultation sous kétamine docteur ?

- Sur moi, c’est une autre histoire. Je ne ressens aucun effet.

- Que voulez-vous dire ?

- Relaxez-vous.

- Répondez…je ne sens plus mes jambes, ni mes bras, j’ai l’impression de partir…

- C’est bien. Dans une minute tout sera fini, détendez-vous.

- Répondez-moi, pourquoi la kétamine ne vous fait aucun effet ? Et vos yeux !

- Ça ne peut pas marcher sur moi, je me présente : Greato Kirin Zoldyck, je suis un vampire !

18 nov. 2006

Motorsport


Il a plu hier. Pluie carrément dilluvienne. Sur l'autoroute, les gens roulaient au milieu, à 80. Comme une colonie de fourmis en déménagement. Mais des fourmis stupides et égoistes. Même un idiot en SL 55 AMG trainait en plein milieu de l'autoroute, à 60 Km/h. C'est lui qui m'a décidé dans mon délire.

Je roulais plutôt sur la bande d'arrêt d'urgence, à 140. Pas très nice je suis d'accord, carrément débile, mais c'est tout un trip, vraiment. Je rentrais de Marrakech, et j'ai enchainé sur Rabat, avant de tracer à Fès le soir même.

A défaut d'épynéphrine, je prends ce qu'il y a... D'ailleurs, petite confidence: je me ferais bien un petit cockatail épynéphrine/méthadone.

Pareil, c'est ce que je disais à Cheikhmat l'autre jour : les gens croient qu'en arrêtant de fumer, ils vont pas crever. Mais You die anyway.

15 nov. 2006

Comptine pour grands enfants du monde moderne

Là haaaaaaaa-ut sur la montagne, l'était un vieux chalet, la la la, la la la la, la la la laaaa, la la la laaaaaa.

Là haaaaaaaa-ut sur la montagne, l'était un vieux chalet. Point. Assez!



Désolé mais j'adore cette chanson, elle sent bon l'hêtre et la neige, l'Irish Coffee et la truffe de mon Saint Bernard imaginaire, Ralph le chien.

Soyons sérieux tout de même. L'idée de cette intro est de se sentir en hauteur, prendre de l'altitude par rapport à la vie, un peu comme 1 mois entier passé à la montagne. Parce que ça fait du bien.

Je propose quand même une descente. Une petite descente.

Y a pas que de la merde à la télé. Bon c'est vrai, y a pas mal de trucs ignobles (Arthur, les émissions de Drucker ou Ruquier), trop de merdes innommables (j'ai dit innommables donc y a rien à lire dans ces parenthèses à la con).

Et des fois, alors qu'on est tous assis en famille autour de la chaleur cathodique adorée, on croit voir la lumière. Hier, on a eu le priviliège d'être baigné dans la lumière extra-terrestre de M. Emmanuel Todd, l'idole du Peuple du bon sens et des prédictions imparables. Rappellons aux poissons rouges que M. Todd avait prévu et décrit l'effondrement de la sphère soviétique dans ses moindres détails, à base d'études anthropologiques et de théories socio-économiques tout à fait légitimes puisqu'avérées justes, fondées, vraies. Lire aussi Après l'Empire, un gonzo contre l'impérialisme américain. La vérité, rien que la vérité.

Où M. Todd décrit la chute de la France. L'avènement d'un candidat de droite barbare, M. Sarkozy, pronant la rupture et son amour de l'homme (oui, l'humanisme), hurlant dans son micro que "l'homme n'est pas une marchandise comme les autres". Mais une marchandise quand même comme le relèvent nos amis du Zapping de Canal+.
Où M. Todd démonte à coup de massue l'improbable décollage du candidat de l'absurde, Mme Royal, dont le profil politique, l'éducation et le fond sont clairement ceuxde la droite royaliste d'avant guerre.
Où M. Todd touche là où ça fait mal, accusant avec violence le rôle des instituts de sondage, responsables à ses yeux de tentative préméditée de highjacking du suffrage universel.

Pour lui, la démocratie est morte, les élections de l'an prochain seront un indicateur de la santé du pays précurseur en la matière.

Je me demande enfin si le mot "capitalisme" figure sur la constitution française, ou sur la déclaration universelle des droits de l'Homme et du Citoyen.



Comme je n'ai pas de télé chez moi, mon père a mis le volume de la télé à fond et collé son portable dessus. Moi de mon côté, j'ai juste branché mes écouteurs sur mon super Pocket PC: quel bonheur d'être baigné dans telle lumière, tellement que j'ai bronzé un peu, du nez.


Là-haut sur la montagne,
L'était un vieux chalet. (
bis - les deux vers)
Murs blancs, toit de bardeaux,
Devant la porte un vieux bouleau.
Là-haut sur la montagne,
L'était un vieux chalet.

-

Là-haut sur la montagne,
Croula le vieux chalet. (
bis - les deux vers)
La neige et les rochers,
S'étaient unis pour l'arracher.
Là-haut sur la montagne,
Croula le vieux chalet.

-

Là-haut sur la montagne,
Quand Jean vint au chalet. (
bis - les deux vers)
Pleura de tout son coeur,
Sur les débris de son bonheur.
Là-haut sur la montagne,
Quand Jean vint au chalet.

-

Là-haut sur la montagne,
L'est un nouveau chalet. (
bis - les deux vers)
Car Jean, d'un coeur vaillant,
L'a rebâti plus beau qu'avant.
Là-haut sur la montagne,
L'est un nouveau chalet.





30 oct. 2006

Bande de rigolos

En hommage aux GUS dissous, voici des images de leur entraînement de très très haut niveau : ICI.

20 oct. 2006

Pure perte de temps

A quoi reconnaît on le temps qui passe ? Aux rides conquérant le visage de sa mère? A la réduction drastique des écarts alimentaires de son père ? A la chute sensible de ses propres fréquentations, à l’érosion ou l’homogénéisation de son cercle amical ? A l’effondrement de l’IQEI (Indice Quotidien d’Erection Involontaire) ? A la hausse de l’IQIV² (Indice Quotidien d’Irrigation Volontaire du Vagin) ? Ou bien à d’insignifiants détails suggérant que la cinétique des jours écrase tellement la réalité qu’aucune action corrective ne semble pouvoir payer, à part (peut-être) creuser un trou minable et s’y terrer. Je songe alors à mon chien, qui fait dix ans cette année. Avec l’âge, il a tellement pris du poids qu’il ressemble à présent à un bébé phacochère. Son oesophage, tout comme pour les êtres humains âgés, est agressé par d’indésirables amas adipeux. Il ronfle donc fort, très fort, à 90 décibels. Il a pris un coup de vieux, lui aussi. La Ferrari Testarossa elle-même, que je trouvais pourtant indémodable, intemporelle même, essuie un sérieux revers face à ce rival de toujours, le temps.

Face à la vague du temps qui déferle, je suggère alors de prendre une bonne inspiration. Elle casse, en droite et tant mieux, c’est ce que je préfère. Petite session de canard à l’horizon.

Il y a bientôt dix ans, la veille même du début des épreuves du Bac, j’étais confortablement assis à bord d’un avion à hélice - un 4 places : un des mes amis jetables de l’époque, Yann, avec qui je révisais la physique et la bio, passait au même moment son permis de pilote, et nous convia Réda et moi à un survol aérien de la ville. Il rencontra même un certain succès dans cette voie, il est à présent pilote de jet privés pour la mafia russe installée à Monaco - en train de savourer un énorme pétard au dessus de la ville. En décalage total, encore et toujours.

Une fois au dessus de la Mosquée Hassan II, je constatai amèrement que je priais pour que notre avion s’écrase sur le minaret. Pour dire vrai, j’opérai une séance d’auto suggestion pour me dissuader d’arracher le manche que tenait Yann, le manche qui nous maintenait tous en vie, histoire de ne pas finir en queue de poisson et de faire un gros doigt au temps. La dérision, la répartie et le rire sont loin d’être des armes comme le prétendent ceux qui en vivent. Je ne fais ni one man show ni stand up, j’ai 27 ans, célibataire, et bosse en costard cravate. Pour cet accoutrement, et accessoirement mon travail, on me verse de l’argent, tout à fait régulièrement, à T. A T donc, et pendant toute la durée du vol, tout irait bien. La différence entre un autre moment T où l’avion commencerait à perdre de l’altitude et le moment T+34 sec où l’avion percuterait dans une boule de feu le minaret de la Mosquée ne sont qu’une banale vibration des cordes du temps. Vibration que moi seul percevais jusqu’ici dans mon esprit, rebondissant sans cesse sur les dires des uns et les attaques futiles des autres, jouant sur les mots, feintant le temps dans un « one on one » perdu d’avance.

Et puis la routine s’est installée, avec une maîtrise du déplacement et de la dissimulation calquée sur celle des plus grands shinobi des villages secrets du Japon. Jamais en me couchant le soir je ne pouvais imaginer que monogamie puisse rimer avec monotonie. Que pour chaque femme (ou incarnation de fantasme masculin) correspondrait un mec qui en aurait assez de la baiser. Destinées et âmes compressées dans un nanomètre cube, un microscopique petit cube remplis d’espoir et d’émotions, un cube de paille maintenu dans le vide à l’aide d’un fil invisible, le fil du temps.

En toute légitimité, je me pose alors des questions : pourquoi les années sont elles de plus en plus courtes ? Faut-il s’acharner à tuer le temps (pendant Ramadan, les gens abusent, donc le Temps se venge, c’est bien normal) ? Comment alors, laisser sa trace ? Comment ne pas croire qu’à l’échelle de l’univers nos vies n’ont aucun sens, qu’elles n’ont tout simplement jamais existé ?

D’où cet extrait de Time: « And then one day you find, ten years have got behind you. No one told you when to run, you missed the starting gun »


J’ai envie de creuser un trou. Pour ne plus perdre de temps.

7 oct. 2006

Association/Dissociation d'idées : Bateman inside

Je n'ai jamais tenu de journal intime. J'ai toujours trouvé que ça faisait un peu PD. J'ai rien contre les PD en fait, oui et comme pour les moustiques, ça ne me fait pas plaisir qu'ils existent, mais en même temps j'en connais aucun, à part peut être un collègue ou deux, et un petit cousin dont le potentiel de zemlitude irradie. Par contre je connais pas mal de pédophiles. Des gens du quartier en plus. Des gens chez qui les enfants des voisins vont passer parfois la nuit.

De toute façon je ne vois pas ce qui se passe de si remaquable dans mes journées pour en pondre un truc à coucher sur du papier. Les seuls histoires qui méritent d'être racontées sont souvent sujettes à polémique. Comme pour John Little - jee vais d'ailleurs le lire son foutu bouquin, j'aime le sujet (les nazis, la zekret polis) autant que le papier Bristol (?), la gloire n'attends pas.
Je disais donc chez lecteur du ramadan, que le journal intime c'est finalement pas pour moi. A la limite, si je bossais dans le spectacle, la Guestapo ou dans le X Gay y aurait pas mal de trucs sympas à raconter. Mais je bosse dans le trou de balle de ce pays, donc y a rien à dire. Ou si bien au contraire : vu de l'intérieur, y a carrément moyen de tout faire volet en éclats.

D'où l'intérêt d'écrire sur du vent. De pondre des oeufs qui resteraient accrochés au dessus de nos têtes, suspendus en l'air, menaçants. Quand ces oeufs tomberont, se fracassant contre le carrelage noir de la mémoire, y'aura ni blanc ni jaune, juste un mystérieux coulis nacré ou pearl jam en anglais. Imaginer des choses, s'intercaler entre la réalité et le néant, ça permet aussi de ne pas insulter d'honnêtes gens, comme cet enculé de Pape de merde ou cette fiotte de Sarkozy. D'ailleurs mini question : quand ta mère est feuj, tu es quoi? Ben Feuj. Ben non. Quand t'es Sarko et que ta mère est feuj, et bien t'es catholique. Attention au dérapage contrôlé.

C'est évidemment pas bien d'écrire des choses pareilles, c'est finalement nier l'identité des gens et les prendre pour des cons en les étiquettant. Ce n'est pas raisonnable. Quand Sarko rencontre Bush pour lui dire entre deux pipes"Israel est la victime George, embrassons-nous", il y a un comme un malaise. Je fais une fixation sur les feujs? Sur la France? Peut être, j'en sais rien. J'aimerais bien parler de boudhisme mais la plupart du temps, ce qui permet de marquer les esprits, c'est les pensées négatives, comme cette intrusion du Pape dans le Débat sur le Fascisme Vert. Les gens sont négatifs, la roue tourne, ils deviennent positifs, puis redeviennent négatifs. Ils niquent un coup,safe sex donc, redeviennent positifs en plein coit, puis négatifs quand il s'agit de virer le condom. Et ainsi de suite. Ca monte et ça descend pour tout le monde.

Sauf pour les bougnoules de la Place Ali Bernard et les keublas, toujours positifs. A y regarder de plus près, la simplicité et la foi sont vraiment très exigeantes . Sutout la foi, je trouve plus difficile de croire que de nier l'existence de Dieu; il est toujours possible de prouver quelque chose et son inverse, tout est finalement démontrable. Mais croire, sentir la dopamine de la croyance perforer son torse, ça n'a pas de prix. De toute façon, et pour citer une toulousaine rencontrée il y a 2 ans " Tout ce qui n'est pas chrétien, je le BRULE Monsieur". Position radicale s'il en est. Lui montrer mon pénis circoncis ne sembla pas la ravir, elle prit la fuite. En plus nous jeunions ramadan à cette époque et en remettant mon froc, je croisais le regard d'un grand keubla sénégalais, qui me fit un clin d'oeil en guise d'invitation.
Il parait que je vais griller en enfer et que mon Ramadan n'est pas validé par les autorités concernées. Parait que la prière catalyse le jeune et permet de cumuler des bonus pour l'au-delà, ou l'en-dessous bien chaud sa mère. Moi, je jeune, y a bien des cases qui tiennent avec 2-3 pilliers pétés, pourquoi pas la mienne? Quelle est la limite de x quand x tend vers la fin du monde?

Il s'est donc passé la bombe de choses pendant cette absence. Ici et ailleurs. Adios Jospin et Lang. Un nombre ahurissant d'attentats en Irak, Afghanistan etc. Bye Bye aussi à pas mal de flics et militaires du pays, la jante chromée du kif tourne et coupe des têtes au passage. Ca bouge, un peu partout, ça dérape parfois aussi, la Thailande ou la Hongrie c'était assez amusant finalement. L'Iran toujours en tête du Top Ten. La Palme d'Or du Jury est descernée à la Corée du Nord, décidée à faire des essais nucléaires pour sensibiliser les EU et l'UE sur la nécessité d'arrêter de nous péter les couilles. Mention spéciale du Jury à l'annonce prématurée du décès de Ben Laden (qui aurait chopé une saloperie en essayant de se griller un rat de montagne). Tableau d'honneur enfin au Salon de l'Auto, salon des désirs qui nous affligent.

Je repense alors un petit jeu, un jeu qui aide à faire le vide.
Pour jouer, il faut être seul, ou à deux, ou à n, du même sexe ou non on s'en fout :

"
- Danube
- Pomme
- Flute
- Mozambique
- Loutre
- Procter
- Non Procter ça marche pas putain.
- C'est vrai, et bien... gare de l'Est
- Filament
- Armorique
- Zitoune
- Joue ou va te faire mettre
- Clé de douze
- Reverbère
- Plateau
- Condensation
- Xylophone
- Mortadelle
- Urne
- Baignoire
- Le Gange
- Ben tu perds là t'es con!
- Pourquoi?
- Ben c'est évident putain!
- Sauf si...
- Sauf si tu le trouves!
- Oui : platane. Ouf.
- Argentine
- Outils
- Transit
- Bouillotte
- Gargarisme
- Iguane
- Banane. Presse Presse.
- Tricheuse. Commode
- Presbytere
- Tu m'emmerdes.
- Ben casse toi et ne reviens plus.
- Particule
- Je ne joue plus.
- Enclume
- Je joue plus PUTAIN
- Enluminure
- Sors d'ici tout de suite.
-OK. Tout est en ruine de toute façon."

11 sept. 2006

Panaché


Cinq ans après, on va encore nous casser la tête à propos du 11 septembre. Je ne pense donc pas allumer ma télé aujourd'hui, trop risqué.
On va donc encore en débattre dans tous les sens, nous parler des pauvres pompiers new yorkais et policiers de Manhattan, abandonnant leurs packs de donuts pour être sacrifiés sur l'autel de la liberté, morts en voulant sauver -entre autres- de potentiels électeurs républicains qui, au vu de ce pour quoi et pour qui ils votent , ne méritent finalement que la souffrance et le malheur.

Là je viens -quasiment- de dire que le 11 septembre c'est bien fait pour leur gueule. C'est pas vrai. C'est terrible de dire ça, mais on est bien d'accord que notre monde est depuis cinq ans, plus violent et moins sûr, n'est ce pas? Que la liberté a été sacrifiée pour la sécurité? Un auteur américain s'interrogeait cette semaine sur l'incompatibilté des Droits de l'Homme avec les mesures anti-terroristes prises pas les pays "riches, c'est dire si les choses se dégradent. Ensuite c'est l'histoire de la poule. Qui a commencé? Sans même un 11 septembre, où en serait-on vraiment arrivé aujourd'hui? Je m'aventure un peu ici, parce que je reste convaincu que certaines forces auraient provoqué autre chose de similaire. Toujours dans le plus pur style newcon du "Plus c'est gros, plus ça passe".

J'imagine sinon qu'on va encore nous repasser une couche d'axe du mal contre axe du bien (vraiment quelle théorie et quelle vision des choses à la con!), nous ressortir l'Irak, l'Afghanistan et la super star du moment, l'Iran. Sans parler de nos amis "dont il ne faut pas parler" qui ont (j'estime) plus ou moins profité de l'impact du 11 septembre pour latter le Liban.

Donc je me lâche totalement, je choisis mon camp, parce qu'on nous somme de le faire.

C'est vrai quoi, pourquoi on devrait tous pleurer aujourd'hui pour des gros américains morts dans des tours et qui représentaient un système qui ne marche plus, un système à abattre , alors que ces mêmes américains ont laché des bombes atomiques sur des populations civiles, faisant plus de 100 000 morts. Rien que pour ça, on devrait respecter une minute de silence, toutes les heures et tous les jours, pendant un siècle. Ce qui éviterait aux hommes politiques américains d'ouvrir leurs grandes gueules.

Comme nos amis ricains, moi aussi j'aime faire des mélanges et amalgames pour tirer des conclusions hatives qui m'arrangent.
Je me suis dit que nous aussi on allait se faire plaisir, avec un petit panaché de célébration bordélique du 11 septembre.

Ca commence par les caricatures iraniennes anti Israel, ici. Voici sinon d'autres caricatures réalisée cette fois par des Israeliens, ici. C'est gratuit.

Ensuite, on peut aussi se relire la liste des interventions impérialistes américaines dans le monde, depuis 1846, c'est ici. Alors, c'est pas des gros enculés?

Sans parler évidemment du fait qu'il n'y a jamais eu d'avion sur le pentagone, que les USA sont dirigés par une organisation secrète, mais bon, c'est une autre histoire...

Tout ça pour dire quoi? Que dalle, sinon que les américains et israel, autant que les Islamistes et Al Qaida pourrissent la vie de toute notre planète; pas tous (il y a surement des islamistes et des gens cool aux USA ou en Israel LOL ), mais assez pour que ça me casse les couilles et que ça foute une ambiance de merde partout sur cette jolie planète.

Le Monde a bien changé et je me souviens d'une belle année :1992. Les JO de Barcelone, la Dream Team, les Nike Air Jordan, les reebok pump, les sweat capuche, les films d'Arnold Schwarzenegger, les premiers films de Jenna Jameson, le macdonald d'Ain Diab face à la mer, la game boy de Nintendo... De braves séries télé ( Madame est servie, Quoi de neuf Docteur, le Cosby Show) et j'en passe.

8 sept. 2006

En attendant la suite...

Yo! Je prends du retard sur la suite de la nouvelle. C'est normal, je suis en train de changer la chute.

En attendant, je propose méditation sur la citation suivante de Céline :


"Sachez avoir tort.
Le Monde est rempli de gens qui ont raison.
C'est pour celà qu'il écoeure."


5 sept. 2006

Traduction

Comment on dit "ZZA3TAR" en français?
C'est une fleur.

Nouvelle d'un monde possible Part IV

Il s’appelait Kiruna De Kermen et semblait réellement apprécier ma présence. Et moi la sienne. Rarement il m’a été donné de constater chez un homme des traits aussi parfaits. Son visage et son expression reflétaient une confiance en soi absolue, un peu à la manière d’un grand maître d’échecs annonçant une combinaison de mat létale, dégageant une aura dominatrice, recouvrant l’espace d’un doux nuage de confort et de paix, une projection physique de la force, de la vérité, sa vérité. Lui aussi semblait calculer une multitude de choses, plusieurs coups à l’avance pour chacune, et sans vous quitter de ses yeux gris-bleu, il souriait et vous parlait, sondant votre âme au plus profond d’elle même. Je repensais également à ce qui s’était produit quelques instants plus tôt, sa transition éclair de la position allongée à la station debout, grâce à une condition physique impressionnante (je m’amusais à l’imaginer en fana d’athlétisme ou de lutte gréco-romaine), et concluais que ce genre d’individu devait jouir d’une sacré côte auprès des femmes. Décidément, je le trouvai tout à fait sympathique. Au point d'admettre que quelque part sa présence me rassurait. Par ailleurs, je sentais que j’étais sur le point de vivre quelque chose de tout à fait d’exceptionnel. La beauté est dans les yeux de celui qui regarde, soit moi, Oscar avait vu vrai, et pour moi donc, l'indiscutable beauté de Kinruna incarnait mon espoir personnel de découvrir ce qui se cachait derrière tout ce mystère. Après cet journée pluvieuse, la lumière allait se faire, lentement.

Le plus dur avait été de franchir la distance nous séparant de l’entrée du garage. Comme nous n’avions aucun véhicule à garer, mes parents avaient transformé le garage en une sorte d’entrepôt multi références. Je savais donc parfaitement où dissimuler Kiruna suite à notre discrète intrusion dans la maison, soit tout au fond du garage, derrière des cartons de grande dimension, que l’on redisposa de manière à lui aménager une cachette de deux bons mètres cube. A présent à l’abri, j’essayai de le faire parler un peu. Il n’opposa aucune résistance.

- Ton père est sain et sauf. Tu pourras le retrouver dans très peu de temps.

- J’y compte bien. Sinon, vous êtes prévenu : j’appelle la police !

- Pour leur dire quoi ? Que tu as accueilli un sans abri ? Pour un fils d’écrivain, qui plus est celui du grand F. Kaufman, tu devrais avoir plus de suite dans les idées.

Il avait décidément calculé bien d’autres choses et je ne pouvais me permettre d’introduire le doute et la méfiance dans une atmosphère jusque là étrange c'est vrai, mais encore très détendue, imprégnée de confiance et de respect.
- Ecoute moi attentivement, reprit Kiruna. Les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être. Ton esprit est encore trop étroit pour saisir toutes les subtilités de ce que je pourrais te dire. Pour y remédier, je te propose donc un petit jeu.

- D’accord, d’accord. Tout ce que vous voudrez. J’étais de toute façon disposé à accepter n’importe quoi pour obtenir des réponses.

- Le jeu que je te propose est des plus simples : tu as droit à trois questions. Pas une de plus. Les trois questions doivent être précises, indépendantes tout en menant à une conclusion commune, sinon, je ne répondrai à aucune des trois. Si je les accepte, tu sauras tout. Sinon, je repartirai d’où je suis venu et tu ne sauras rien. Rien du tout, jamais. Pour compliquer le tout, je ne peux répondre à tes questions que par oui ou par non.

- Mais c’est difficile, et complètement injuste, rétorquai-je.

- Qui a dit que ce monde était juste ? C’est comme ça ! Prends un petit moment et réfléchis-y un peu. Tu verras, tu y parviendras en moins de temps que tu ne le penses. Pour le moment, je vais dormir un peu. Je suis épuisé.

- Je suppose que tu ne quitteras pas ton « refuge ».

- Si ta question est « Est-ce que je serai là quand tu reviendras », la réponse est « Absolument ».

- Très bien. Je vais donc t’apporter quelque chose à boire. Tu aimes la cerise à l’eau ?

- Menthe, s’exclama-t-il.

- Il me reste six mille neuf cent quarante trois vœux à exaucer pour vous Maître ! Quel sera le prochain ?

- Au moins, tu as le sens de l’humour. Pour un futur écrivain, c’est rare. En général, ce genre de profession use psychologiquement, avant même de l’avoir réellement pratiquée. J’apprécie ta répartie. Tu es promis à un bel avenir. Crois moi !

- Comment savez-vous que je serai écrivain, M. De Kermen ?

- Là d’où je viens, mes amis m’appellent K.

- Vous ne répondez pas à ma question, insistai-je.

- C’est totalement volontaire. Reconstitue dans ta tête les derniers évènements de la journée, ce que tu as vu, ce que tu as entendu et dis. Ensuite, réfléchis un peu à notre petit jeu. Avant que tu ne partes, j'aimerai te récompenser. Je vais te révéler un indice, sous la forme d'une question si tu le permets : est-ce que tu aimes les voyages?

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