8 déc. 2006

EViLUTION


Soyons fous : imaginons un instant que le pire se produise. Il ne s’agit pas ici de délirer sur un improbable conflit nucléaire international, fantasme déclaré des principaux courants extrémistes qui traversent le Monde Arabe (configuration Iran contre Israël dans une lutte à mort, Jérusalem rayée de la carte, les Palestiniens récupérant leurs terres, un Iran leader de la justice islamiste contre la Bête judéo chrétienne saignée à blanc…).

Une autre voie, encore plus radicale, se profile pourtant : un retrait pur et simple du gendarme international, les Etats-Unis, de la scène géopolitique internationale. A première vue, l’ogre américain pourrait facilement prendre la tangente, sans hystérie, de manière tout à fait rationnelle, pour se recentrer sur sa politique intérieure, repenser sa politique énergétique, et tempérer sa position capitalistique ultra agressive (voir le cours actuel du dollar, le niveau du Dow Jones, l’explosion du PIB chinois) qui à terme le condamne à un rôle ingrat de métronome. En ayant auparavant présenté ses excuses pour les actes de torture et les crimes de guerre commis de puis le 11 septembre. Notons ici que le modèle économique américain peut parfaitement s'améliorer en intégrant les problématiques socio-économiques actuelles pour guider les Etats-Unis vers l'autosuffisance.

Le pire pour les pays du Moyen Orient, l’Europe et même l’Afrique, serait alors de voir les américains « lâcher carrément l’affaire », et croire dur comme fer que « le monde est en voie d'atteindre un état démocratique stable », ainsi que le suggérait l'essayiste Fukuyama, laissant de fait l’Europe gérer les distorsions dans la Force causées par le Fascisme Vert, livrant le Monde Libre à son pire ennemi : le Monde des Orques, un monde injuste et corrompu, un monde qui se projette malheureusement négativement dans ce qu’il désire inconsciemment le plus : la liberté des peuples et le libre arbitre.

En langage courant, ça donnerait : « les ricains virent leurs armées de chacune des zones géographiques où ils sont omniprésents actuellement, rentrent chez eux, bannissent l’essence et le mazout, pour laisser les arabes et les juifs se mettrent sur la gueule, les coréens s’en prendre aux pauvres petits japonais xénophobes, et les innombrables tribus africaines s’entretuer. Sans parler d’une Russie revancharde et bien rancunière. Et bien sûr, laisser les Européens se déchirer pour trouver une issue viable à un héritage géopolitique létal.» Vu l’incapacité des casques bleus ou de l’inexistante coalition militaire européenne à passer à l’action, et étant donnée la propension humaine des peuples à faire les cons quand le patron a le dos tourné, le marasme que nous déplorons aujourd’hui, le malaise international dans lequel nous survivons, demeureront des plaies dans l’histoire de l’humanité. On pourrait alors – naïvement- imaginer un mur de sécurité parcourant toute l’Europe, de la Finlande à la Grèce, en passant par l’Ukraine et la Macédoine à l’Est.

Un retrait pur et simple des américains de la scène internationale semble pour ma part pire que n’importe quel bombe sur Israël.