31 janv. 2006

Histoire courte, très courte (2)


... Gabriel se tenait près de la Grande Porte, l'air soucieux. Ce qu'IL lui dit ne l'étonnna pas vraiment, parceque finalement, il s'y attendait.

Ni les anges ni les êtres humains ne disposent des capacités physiques et mentales pour supporter l'écoute de la Voix de Dieu. Un seul son émis par LUI suffirait à désintégrer 666 régiments de colosses de 150 kilos. Seul un archange peut entendre et écouter le Seigneur. C'est la raison pour laquelle IL ne s'adresse qu'à Gabriel.

Celui-ci réalise alors le poids des mots qu'IL a utilisés. Le temps est son ennemi. Il doit agir vite.



Vallée des Quatre Fleuves Sacrés, 7ème ciel :

Du fait de la nature exclusive de la relation que Dieu entretenait avec Gabriel, les Autres le respectaient particulièrement. Certains le jalousaient pour le même motif. Les autres s'étaient réunis en son absence -dès la naissance de la rumeur -autour du Feu Originel, provoquant ainsi sa colère.

Profitant que le silence se fit, Gabriel prit alors la parole. Un feu ardent brulait dans ses yeux. D'un ton ferme, il s'adressa ainsi aux anges :

"- Mes frères, le tsunami a certes secoué les esprits partout à travers la planète. L'être humain a réalisé, avec brutalité , le lendemain de Noel, qu'il n'est pas à l'abri de la colère des élèments. Pouvons-nous alors continuer de leur dissimuler la Vérité?

Cette question ne sous-entend évidemment aucune réponse autre que la sienne.

- NON, s'écria-t-il. Cessons de nous comporter comme de pauvres humains et passons à l'action.
IL m'a chargé de cette mission. je dois leur délivrer le Secret."

Stupeur. Abasourdis, les autres s'engagèrent alors dans des clameurs irrespecteuses du statut exceptionnel de Gabriel.

Excédé et outré, il s'éleva au-dessus de leurs têtes, déploya ses ailes blanches et lumineuses, et d'un battement invisible, il disparut dans les airs. L'armée de Dieu n'est vraiment plus ce qu'elle était, pensa Gabriel.


Indonésie, Terre :

Un bébé de 3 mois, de parents et origine inconnus, avait été retrouvé dans son berceau, flottant au milieu des torrents de boue, intact. Les sauveteurs avaient noté avec émerveillement la singularité du sourire du petit miraculé. Il semblait même émettre un rayonnement lumineux intense, selon certains témoignages passionnés et hystériques. Dans ce déchainement de nature aveugle et meurtrière, un miracle s'était donc produit.

Survolant le Gange, Gabriel réflechissait. Si le Mehdi était apparu sur Terre, son devoir était de le protégrer de la Bête. Le sort du monde en dépendait.

Mais d'abord, il s'agissait de régler un sérieux incident de parcours : à présent, se tenait devant lui l'Ennemi Absolu, Radhamantis. Gabriel se sentait suivi dès la traversée du 3ème ciel, mais il ignorait par qui . Il ne pouvait soupçonner que l'un des trois gardiens des enfers allait braver l'interdit, quitter l'Enfer pour venir livrer bataille sur Terre. Les plans de Hadès se précisaient. Le doute, mélangé à une sensation d'effroi, envahit alors l'esprit de Gabriel.

Seul contre Radhamantis, Gabriel n'a aucune chance. Le Mehdi est à présent en danger de mort. Plus que jamais.

La bataille des Dieux ne fait que commencer.

Amalgames

Une certaine presse - danoise- a jugé bon d'organiser un concours de caricature du prophète de l'islam. Leur prétexte ? Tester le degré d'autocensure des artistes sur l'Islam. J'ai vu les dessins, ils ne brillent pas pas leur finesse. Le prophète y est présenté comme un super ben laden, surarmé et au regard menaçant. Provoc réactionniste danoise? J'en sais rien.

On le sait tous, il est formellement prohibé de reproduire le prophète sous quelle forme que ce soit. Tous les musulmans se plient à cette règle. C'est dit, passe. (pourtant, on trouve des représentation du prophète Mohomet dans l'aire culturelle persane, voir ci-contre !)



Je ne demande pas aux journaux de se conformer à nos interdits religieux, pas du tout. Ce que je souhaite, c'est le respect et éviter si possible d'être outrancier.
Il se trouve malheureusement que l'occident vit en démocratie, avec un postulat fasciste comme ciment social : la liberté de pensée et d'expression est un droit inaliénable. Et tout le blabla qui en découle.

Exemple : si t'es danois issu de la majorité de ton pays, et que t'en as marre de voir du bougnoul chez toi, tu peux organiser un évènement spécialement conçu pour faire enrager cette minorité et te dissimuler ensuite derrière ce bouclier du mensonge qu'est la laicité, avec une épée d'inquisiteur : la liberté d'expression pour frapper encore plus fort.

It's amalgame time baby!

Le fait est que les caricatures sont à même de faire sortir de leur calme plusieurs oulemas reconnus pour leur sagesse et la modernité de leurs propos. C'est dire. Une limite a été franchie. La provoc entraine un binz pas possible.

Il faut dire aussi qu'on vit dans un monde ou s'enculer entre personnes du même sexe est devenu un acte de prise de position politique, qui alimente un sytème de marketing électoral, spécifique, différentialiste, sans précédent.

Ma liberté d'expression me pousse à écrire les mots qui suivent : saloperie de monde de PD blancs, vous nous faites chier. Je gagne rien en disant ça. Je déploie de la haine, c'est inutile, destructeur et irrationnel. Ce n'est pas moi qui ai écrit ces lignes. Ou alors, un autre moi.

Aux journalistes (race à exterminer, parceque finalement, ils ont eu leur chance) : What goes around comes around. (on récole ce qu'on sème)

Alors qu'on se le dise, le monde change encore plus au fur et à mesure que les jours passent.
J'adore la BD et les caricatures, mais qu'on fasse passer notre religion pour la religion des bombers, y a des limites.



28 janv. 2006

Les mots que j'aime me rendent fou





Je suis victime d'une anomalie cérébrale rare : il m'arrive de bloquer sur des mots, des expressions ou des sons.

L'exemple le plus flagrant est celui des mots prononcés par les personnages de jeux vidéo.
Dans Streetfighter, on a le légendaire "Sonic Boom". Dans Samurai Showdown, on trouve le mythique "Batnam Batnam" et dans Age of Empires, les personnages, selon leur localisation et la période du temps choisies, parlent des langues anciennes. Ca donne entre autres du vieux finlandais bien pourri su style: "Opte Hurr", "Mâa len toum".

Il m'arrive parfois de conjuguer Batnam Batnam. Je sais, c'est fou, mais c'est commme ça. Régulièrement, vers 2-3 h du mat après une bonne tite soirée, je lâche un "Opte Hurr" de bonheur.

Une autre manifestation de cette anomalie se trouve être la création pure et simple d'un nouveau mode de langage. Je vais donner un exemple précis pour clarifier ce bug.

Tout est parti d'un voyage en Belgique, en Nonante6 (96 ), voyage aucours duquel nous nous sommes rendu compte que le "OK" belge était en fait l'expression " A l'aise".
On s'est donc auto contaminés, moi et ma bande potes, et on a appliqué cette expression à toutes les sauces.

Au téléphone :
" - Salut. Alors, à l'aise ou mal à l'aise" (en insistant avec force ça se prononce : Alllaiyse ou Malalllaiyse)
- ben à l'aise à l'aise
- dis moi, à l'aise pour les clouses ou pas (traduction : c'est bon tu as pécho des cigarettes)
- oui à l'aise. Mais bon faut le poose aussi" (traduction : le poose = le posage)
- true. J'ai plein de moose ici , passe" (traduction : la moose = la méfu)


Je me rends compte à présent que je n'ai pas traité le cas des langues étrangèes, qui constituent pour moi un réservoir infini de mots à déformer. En allemand, "c'est clair" se dit "Naklaa". je trouve ça vraiment super comme mot, et je me le répète infiniment, jusqu'à ce que ces simples lettres forment un tout artificiel, qui n'est en fait qu'une charge émotionnelle pour mon cerveau.


Du coup, il m'arrive parfois de les prononcer, tous ces mots que j'aime, comme ça, n'importe quand, n'importe où. Le bug se produit et j'ai l'air con. Mais je crois que je m'en fous plus qu'autre chose.


En ce moment, je dis "Korose" tout le temps (voir Japonais du Combat à mort dans un post précédent).

Cette confession n'aura servi à rien. (clin d'oeil à BE Ellis!)

Bit torrent





Bram Cohen est entré dans ma vie, un beau jour de février 2003, sous la forme d'un .exe qui a révolutionné mon approche de la consommation en médias.

C'est simple : ce bonhomme est un génie. Il a réussi à créer un système p2p inoui, qui permet de loger les données sur 0 seveur, mais sur des postes disséminés sur le réseau mondial. La différence avec Kazaa? L'esprit communautaire et la loi de l'équivalence Bit torrent : plus tu donnes, plus tu reçois.

Votre to do list pour rentrer dans la communauté :
1/ télécharger et installer Azureus
2/ s'inscrire sur un site BT (newnova.org ou mininova.org)
3/ télécharger média
4/ Enjoy le média gratuitement.

j'ai pu télécharger plus de 100 Go de musique, presque le triple en film.
ça change la vie : je ne suis plus passif, l'écran de télé et la parabole ne m'imposent plus de programmes bidon.

Je cherche ce qui m'intéresse et je dl. Je ne regarde ou écoute que ce qui me plait. Je suis un consommateur actif.
J'ai pas de télé chez moi.
J'ai juste Bit Torrent et mon T40.

Le Monde a publié une interview de Cohen. Ce dernier, et étant donné le succès indéniable de son soft, va passer un contrat avec big studios hollywoodiens pour distribuer des films en BT, moyennant des thunes.

Don't worry, Cohen garantit que la libre circulation de fichiers en BT survivra.
J'ai envie de lui dire : tu m'étonnes! Ton truc tu aurais du le vendre plus tôt. Maintenant, no way pour qu'on paie sur le net.

Merci M. Cohen et bonne chance.

Champions du Monde





Il paraît que le principe de base dans tout sport c'est de scorer plus que son adversaire. Que ce soit au basket,au ping pong ou au curling, tu dois scorer plus. C'est la loi. C'est comme ça.

Pourtant, chez nous, on ne se plie pas toujours (ou toujours pas?) à cette règle. Nos matchs sont des pièces de théâtre à l'issue certaine : pas de happy end, pas d'éclats de joie, mais plutôt un sentiment de "j'ai un arrière goût de moisi dans la bouche". Le caractère principal quitte la scène, acclamé mais blessé, meurtri dans son amour propre. Il a pourtant planté autant de dagues que son ennemi. Mais celui-ci ne vacille jamais, il continue son chemin, comme si de rien n'était. La quête de l'ennemi continue. La sienne est soumise au conditionnel, hypothéquée.
Notre héros peut alors reprendre son introspection. Le suicide collectif est proche.

La gentillesse n'excusera jamais la connerie. Parcequ'on est vraiment très gentils, de gentils petits lions de l'Atlas qui rentrent encore une fois chez eux bredouilles, la queue entre les jambes. On fait pitié aux autres, on manque de chance, mais on ne démérite jamais.

Nous sommes les champions du Monde du mérite.
Nous sommes les champions du Monde du sport émotionnel.

Sur la base de critères purement non-sportifs, notre équipe est déclarée championne du monde au foot, tandis que le Basket Racing Club de Triffouillis-les-Oies en France, est proclamé Vainqueur de la coupe internationale des clubs.


Parceque le sport n'est pas une science exacte.
Parceque le sentiment de victoire est ce qui différencie un peuple de loosers d'un peuple successful.
Parceque la victoire soude un peuple, la défaite produit l'effet inverse, indésirable. (un courant philosophique actuel prétend pourtant l'inverse : seul l'échec permet de réunir les peuples, le sentiment de victoire est éphémère, la défaite elle, marque ses victimes au fer rouge, etc.)
Parceque se sentir fort dans la victoire est une réaction chimique.
Champions du Monde des coeurs, champions de pacotille, le sport national, ça craint.

Fin alternative à ce post : les matchs de l'équipe nationale ressemblent à un film porno suédois des années 70, avec plein de poils partout, où le mec bande mou tout le film, et comble du ridicule, le mec n'éjacule même pas, jamais.


Note : brouillon écrit avant le dernier match de poule de la CAN, je le retire si on gagne la CAN.
Note 2 : étant donné le score contre la lybie (méritent même pas de majuscule ceux là), je maintiens ce que j'ai dit et écrit.

27 janv. 2006

Histoire courte, très courte


…et le Coffre de l’Unité Immaculée avait été dérobé la veille, dans un bain de sang qui marquera à jamais le peu d’histoire qu’il leur reste, ces pauvres fous. Impuissants devant la force de la bête, les gardes suisses ont - évidemment - tous été éliminés.

"- Je dois dès à présent reprendre le chemin de la destinée qui est mienne, et toi aussi. Il est temps de nous quitter. On attend mon rapport. Je te rappelerai. Je t'aime.

Par un râle, je lui signifiais mon amour.
Elle n’a jamais été aussi belle que dans la mort. Je l'aime autant qu'elle m'aime. Mais le temps a tout détruit autour de nous, et je dois également disparaître. Je retire mon oreillette. Elle est tâchée de sang. Ma tête tourne, tout est fini. Je pars.

"- Mais avant cela… j’ai une dernière petite chose à faire, un service que je dois LEUR rendre coûte que coûte, après quoi, lancez comme convenu le Liminoscope Delta 13. Programmez-le sur 23h précises et attendez moi. Je reviens tout de suite. »


Elle savait que l’heure était venue de partir. Elle avait toutefois une dernière mission à accomplir. Sans cela, ILS ne lui auraient jamais pardonné son erreur. Elle s’approcha de lui en lui tendant la main. Une main blanche à la douceur divine:

« - Ferme les yeux et ouvre grand la bouche mon petit...

- Mais, pourquoi? J'ai trop peur!

- Mais non, ne crains rien. De quoi as-tu peur?

- Je ne sais pas, hurla-t-il. Mais je tremble, j'ai peur. Vous me faites peur. Laissez moi tranquille!

- Ne sois pas stupide,Tetsuo. Seuls les âmes souillées par le mal et les imbéciles craignent l'inconnu. Tu es tout seul Petit Homme. La Peur a fait s'écrouler ton ultime espoir. Tu dois mourir.

- Je ne veux pas mourir. Pas maintenant. Je veux VIVRE. »

Une détonation sauvage, un cri effroyable, une odeur de souffre et de sang séché envahit l’espace. Je me pince les narines. 22h59. La lumière s'intensifie dans le ciel rouge.L’heure est venue d’accomplir ma destinée.

« - OK. Maintenant ferme les yeux. Ouvre grand la bouche. J’y suis presque.

… Dorénavant, tout ira mieux, tu verras. »

C'est de moi.

Bienvenue chez les fous.

La muse du blog

Un blog sans photo de muse, c'est un repas sans fromage, un enfant sans le sourire d'une mère, une rose sans parfum.

C'est surtout un pur prétexte pour mater. Enjoy.



Expressions nippones de base



Je suis totalement accro à la japanimation. Tout y passe : mangas, anime, hentai etc. Je suis fan marocain number 1 du Shonen Jump.

Histoire de ne pas mourir totalement idiots, je vous recommande vivement Hunter X Hunter, Naruto, Bleach, Gantz et tous les Myazaki. Vous verrez qu'ensuite, la vie a soudainement un goût différent.



J'ai décidé de poster régulièrement des expressions de base en japonais. Elles concernent bien sûr l'univers Japanimation.

Aujourd'hui, les expressions utilisées lors de combat à mort.

Pour commencer, un classique : mourir et tuer

死ぬ (しぬ)shinu

Shinu veut dire mourir. C'est un verbe qui revient trèèès souvent dans les shônen, par exemple dans 死ね (shinee !) qui veut dire "meurs ! " , ou encore dans 死にたくない (shinitakunai) qui veut dire "je ne veux pas mourir) . On a aussi  死なないで (shinanaide !) qui signifie "ne meurs pas ! " et 死んだ / 死にました (shinda /shinimashita) qui signifie "il est mort "
殺す  (ころす)korosu

Ensuite on a korosu (tuer). Celui-là non plus il n'est pas rare ! On le retrouve dans plusieurs expressions comme ぶっ殺す! (bukkorosu !) "je vais te tuer ! " ou 殺したい (koroshitai) je veux te/le tuer.

Enfin, pour les verbes courants, on a "fuir "
逃げる (にげる)nigeru

Nigeru veut dire "s'enfuir " , et on le retrouve souvent, puisque dans les shônen les gens s'enfuient souvent... On a 逃げて!(nigete) qui veut dire "va-t-en ! " (dans le sens "fuis " pas "dégage " ) . On retrouve aussi souvent 逃げさせない!(nigesasenai) qui veut dire "je ne te laisserai pas fuir ! " et 逃げた (nigeta) qui veut dire" il s'est enfui "
Alors alors... par quoi on pourrait bien continuer.. voyons qu'est-ce que je ferais si j'étais un héros de shônen ? Ah oui je sais ...

燃える (もえる) moeru

Alors ce gentil verbe signifie "brûler " . C'est vrai, les méchants de Shônen aiment tout brûler. Du coup on retrouve  燃えろ (moero) qui veut dire "brûle ! " ou  燃やす (moyasu) qui veut dire brûler quelqu'un (ou quelque chose). Ainsi "je vais te brûler " se dit お前を燃やす!(omae wo moyasu !) Vous inquiétez pas, je vous ferai un bonus stage spécial pyromanes, c'est rigolo... On a aussi  燃え上がる (moeagaru) qui veut dire "flamber " ou "flamboyer " .

Alors, pour en terminer avec le combat à mort, on a aussi

倒す (たおす)Taosu

Ca veut dire "vaincre " ou "abattre " . Pas nécessairement en brûlant tout comme un porc ou en arrachant la peau (bref), mais tout simplement vaincre son adversaire. Il y a un dérivé 倒れる (taoreru) qui signifie être abattu, vaincu.

Ah oui on a aussi

壊す (こわす)Kowasu

Ca veut dire "casser, détruire, démolir " , plus pour le matériel que pour les humains, d'ailleurs...
Et enfin, un dernier pour la route :

傷つける (きずつける)Kizutsukeru

Littéralement ça veut dire "blesser " . On retrouve également  傷つく (kizutsuku) "se blesser " et  傷ついた (kizutsuita) "il est blessé/je suis blessé " .  傷 (kizu) veut dire blessure et  傷口 (kizuguchi ) veut dire "plaie " ...


Je n'irai jamais au Japon



Mon pote Y. (en anglais stylé: my main man Y. is in the place, reprezent 1.2,1.2..Hoo Hoo) a passé un petit moment au Japon, à Tokyo. Il y suivait un stage en Finance, ou comment formatter un être humain à la sauce nippone. Pas sexy à priori mais so hot en fait, cette approche consiste à plonger un individu epsilon dans un environnement inconnu et souvent hostile, afin de lui faire développer des réflexes d'esclave moderne japonais.

Heureusement, il a passé tellement de temps au Maroc à bouffer du tajine à la main et à boire du raibi jamila que c'était peine perdue. Sa formation initiale en techniques avancées du bougnoul de base s'est avérée trop difficile à effacer.Mon gentil pote est donc resté le même. Je me perds dans mes pensées, et le fait de pouvoir taper quasiment au même rythme que ma pensée fait que je me trahis un peu. Fuck this on s'en bat la race. Dédicace à tous les Y. du monde.

Je voulais donc lui rendre visite. J'avais moi même été en stage à Toulouse, au sein d'une compagnie aérienne concurrente de Boeing (je crois que ça s'appellait Regragui & Hmida Airplanes mais maintenant ça s'appelle Airbus, c'est mieux en terme de communication), et ma paie m'a permis de mettre de l'argent de côté. Genre 3 000 euros et 1-2 once de weed en tout lol.

Je discute de ce projet avec mon pote Y., qui happy comme un lapin en rut s'apprêtait à m'acceuillir chez lui les bras ouverts. Sur ses directives, je commence à alimenter mon dossier pour le soumettre à l'approbation des diplomates nippons à Paris.

Je me rends à l'Ambassade, plein de joie et d'espoir. Je vais passer 1 mois entier au Japon. Petites niak, préparez vos petits culs, j'arrive.

Mais je me suis fait casser. Mais pas casser de base, je me suis fait casser d'une force à faire plier les genoux d'Atlas. Une casse de classe mondiale. Imparable : "Monsieur, si vous ne disposez pas d'un solde minimum de 3 000 euros , solde maintenu pendant au moins 3 moins consécutifs, nous ne pouvons accepter votre dossier".

J'ai perdu contre l'administration nippone. Y. est rentré à Paris 2 mois plus tard.

Je n'irai jamais au Japon.
Par contre, je peux aller à El Jadida ou à Ifrane quand je veux. La classe.

El Jadida

Le Monde est à vous !



Le Monde est à vous !

Je déteste cette phrase. On peut la voir dans Scarface, dans La Haine, dans trop de films. Slogan de pub, slogan politique, slogan stupide.
Une touche philosophique jugée fine dans un univers d'images mensongères, irréelles, toxiques.

Sa signification est pourtant sombre, cynique : notre vie sur terre est misérable, alors chacun d'entre nous doit mordre dans la pomme aussi fort et aussi longtemps qu'il peut pour créer son propre univers, pour le dominer, pour en devenir le maitre absolu. C'est la seule voie du bonheur que prône le cinéma. J'appelle ça "le rêve américain hardcore". On peut aussi appeler ça "la guerre" . Enfin...

Dans son île, M.H.* affirme par contre que la clé du bonheur est l'amour inconditionel. Tout aimer, sans conditions, en faisant sans cesse des concessions monstres.

J'aime le pain au chocolat de la veille servi chez Paul. 2 euros.
J'aime le chaouch qui débarque à 11h pour repartir chez lui à 11h28.
J'aime l'essence de qualité inférieure qui me bousille mes injecteurs.
J'aime particulièrement les chauffards et les chauffeurs de grand taxi blanc casablancais.
J'aime passionnément mon bureau, il y fait 5° l'hiver, 50° l'été.
J'adore la grève des techniciens de surface. Ce sont mes amis.
Enfin, j'apprécie le fait que ma copine fasse des cachemards 1 nuit sur 2. Je ne dors pas 1 nuit sur 2. C'est pas grave, j'aime.

J'apprends donc à tout aimer, tout apprécier, au même niveau. En avalant cette pillule du bonheur qu'est l'autosuggestion, je me dis - approche simpliste ayant toutefois le mérite d'être pratique- que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il est possible d'aimer sa vie et son univers propre en faisant fi des incessantes tentatives de sabordage de la bonne humeur ambiante par les parasites de la vie.

C'est du bullshit en barre : le monde actuel est triste. Un monde au futur conditionnel. Des preuves ? En voici :

La disparition pure et simple de plusieurs espèces animales et végétales.
Le réchauffement planétaire ou Global Warming.
L'amenuisement des ressources terrestres.
L'enchainement de catastrophes naturelles. L
a perte de la pensée personnelle au profit d'une société individualiste précaire... des peuples se feront la guerre pour l'eau, 1 milliards d'humains ne disposent pas d'eau en quantités suffisantes.

Pour info, rappellons que les scientifiques considèrent que nous sommes entrés dans la sixième grande vague d'extinction des espèces. C'est intéressant, parceque la dernière vague, qui a mené à l'extinction des dinosaures, date de plus de 60 millions d'années.
Comme quoi, on a tout niqué en moins de 2 siècles. Bravo les humains.


L'homme a créé ce que j'appelle un système-pomme, au coeur duquel un infâme ver creuse. Le ver vit sa vie, sans conditions. Il creuse.

Il s'agit d'un système de pourissement interne orchestré et organisé, où la quête du bonheur des élites impacte négativement et modèle la vie des masses à travers l'ultra-violence, la communication sexuelle à outrance et l'effondrement des valeurs universelles.

Je ne peux aimer ce monde.
Ni le cinéma ni M.H. n'ont raison.
La vérité est ailleurs. Dans l'avènement de l'homme du XXIème siècle. Ou dans son extinction absolue.

Claude Levi-Strauss : "Tout ceci me fait à dire que le monde que je m'apprête à quitter est un monde qui ne me plait pas". Fin de citation. Il n'a rien compris à Houellebecq. Moi non plus.

C'est la guerre.


* : Michel Houellebecq, à lire absolument : Plate-forme, La Possibilité d'une île, les particules élémentaires et bien sûr Extension du Domaine de la lutte, le meilleur selon moi.

Le village dans les nuages



Tous les ans, au mois de janvier, sur les agendas des puissants figure une date entourée au feutre rouge : GEC of Davos.

Alors il faut bien comprendre comment ça se passe. Il y a 2 Davos.

Voici le Davos des skieurs tel qu'il est décrit sur le site de la mairie locale :


"One of the oldest and most fashionable ski resorts, Davos is the highest city in Europe and lives up to its reputation for excellent skiing and exciting night-life. With five ski areas spread out on both sides of the valley and descents from almost 9,000 feet, Davos offers the alpine skier an endless variety of terrain. In addition, this multifaceted winter sports complex offers miles of cross-country trails, tobogganing, sleigh rides and skating on Europe's largest outdoor rink."



Je traduis pour les non-anglophones : paradis du ski et de la fondue pour riches en manque d'hémoglobine.

Mais il y a aussi Davos 2, le Davos du Global Economic Forum. Je n'ai pas le privilège d'y participer, et pour cause : j'ai pas grand chose à dire, je ne suis ni PDG ni cadre sup à la renommée internationale. Par contre, j'ai pu en rencontrer un, en stage, chez Airbus. Il s'agissait de mon maitre de stage, Benoit Debains, Senior Vice Président Finance. En gros, il gère les excédents de trésorerie chez EADS. Il a notamment émis des opinions précises et avantgardistes sur l'évolution du cours du dollar par rapport à l'Euro. Avec succès. Un héros de l'économie moderne en quelques sortes.

J'ai pu donc rencontrer en vrai quelqu'un qui y va régulièrement. C'est un blond, au sens Gad El Malehien du blond. L'être humain vivant dans la bulle des blonds, monde inaccessible car par nature étranger au bougnoule que je suis. Ski et fondue contre Tajine et thé à la mente. 327 012 contre 1 pour le tajine.

Ski gagne évidemment par KO, 23ème seconde, 1er round.

A Davos, tout le monde est gentil. T'es allemand ou suisse? Tu t'ennuies et tu as peur de la hausse des taux d'intérêt de la FED? Tu travailles trop mais les chinois produisent plus, tu ne peux pas gérer un effet prix favorable ? Ta population devient obèse? Tu ignores comment investir en nouvelles technologies? Mais par dessus tout, tu as envie de changer d'air. Que faire?

C'est simple. Viens avec moi. On va à Davos. N'oublie pas que dans les nuages, il y a ton village.

C'est le village dans le nuages.


Sans transition, voici une photo de Yann Arthus Bertrand (auteur de l'expo photo la France vue du ciel, et grand acteur du développement durable ),
qui exprime clairement aux leaders mondiaux sa position en matière de lutte contre la pollution, réchauffement planétaire et promotion du développement durable.