24 déc. 2007

Quand tombe le masque

Je viens de lire un ancien édito du Monde édifiant, complètement hallucinant. Traitant du cas des infirmières bulgares, l'auteur nous informe de séances de tortures orchestrées par la Police libyenne, avec notamment un modèle dans le genre hardcore, à savoir le viol du médecin palestinien par un berger allemand.

Même journal, trois pages plus tard: le chef de service de gynécologie d'un grand hôpital parisien finit une césarienne, après 18h de service enchainées, éteint son portable puis se rend au golf se détendre. Sur le trajet, une infirmière l'appelle sur le téléphone de sa voiture, qu'il s'empresse d'éteindre: la césarienne est décédée des suites d'une hémorragie de la délivrance dont l'importance avait été insuffisamment évaluée puis mal prise en charge par l'équipe médicale de l'établissement.
Le tribunal a condamné le gynécologue-obstétricien, le Dr Patrick Sibella, à deux ans de prison avec sursis, assortis d'une interdiction définitive d'exercer sa profession. La négligence se paye cash à priori.

Revenons alors aux bulgares: on parle ici de près de 400 enfants contaminés par le virus du sida. Ce n'est ni une césarienne qui a dégénéré, ni une compresse oubliée sur un patient. 400 contaminés: imaginez tous les membres de votre classe, du CE1 à la Terminale, tous contaminés.

J'ai abordé ce sujet avec des médecins, des chirurgiens spécialistes ainsi que des professeurs, consternés de voir l'opinion publique trompée de la sorte. Ils sont unanimes, car à leurs yeux, la contamination de 400 patients dans un service hospitalier ne peut être due qu'à deux choses:

- un acte de négligence
- un acte criminel

En France, on priait pour leur libération. Alors que pour un cas moindre mais similaire (la négligence), un médecin français fait de la prison. Qu'on arrête de nous bassiner avec la présomption d'innocence. Dieu ne joue pas aux dés et ce qui s'est passé dans cet hôpital libyen est un crime. Un crime de masse même. En France, les responsables de l'affaire du sang contaminé ont été condamnés, mais quand il s'agit de la justice subméditerranéenne, on est dans le domaine du N/A, tout devient subitement non applicable.

Et après on crache sur Kadhafi et son peuple d'assassins, de violeurs zoophiles. Avant de recevoir Shimon Peres le lendemain. Shimon dont le pays détient illégalement près de 11.500 palestiniens. La presse bronche-t-elle? Non, elle lui baise les pieds.

Ma conclusion: il y a un véritable fond raciste dans le traitement de ces affaires par la presse et même la justice. Parce que pour en arriver à parler de viol de détenus par des chiens, franchement... On noie le poisson comme on peut.