23 mai 2007

La polémique Benzekri

M. benzekri est mort, paix à son âme.
Pour ceux qui habitent Anfa ou Rte de Zaer, M. Benzekri c'était Monsieur Equité et Réconciliation du Maroc.

On peut pourtant et légitimement remettre en cause son bilan. Il faut alors commencer par rappeler le passé communiste et révolutionnaire de feu Benzekri : ses acolytes visaient tout simplement à renverser le régime, par le sang (oui, la révolution ça salit les rues). Ensuite, on peut ajouter que, parallèlement à leur pensée politique - sur laquelle un véritable état se doit de réagir par un débat de fond et une intégration dans le jeu démocratique, et non par la repression, la torture et l'emprisonnement - Ben Berka et ses minipouces, soit Benzekri et ses amis, ont inlassablement éliminés d'importantes figures de l'Istiqlal (Amraoui, etc.).

Aujourd'hui donc, on célèbre la mort d'un symbole, celui de la reconnaissance d'une pensée politique différente, à contre courant, et donc suceptible de causer des torts aux leaders de l'époque. Le symbole d'un mouvement qui me permet aujourd'hui d'écrire les choses suivantes : " Je suis contre le découpage électoral actuel" ou " le Roi a trop de pouvoirs", même si je ne le pense pas vraiment...

Je ne sais pas si on peut s'amuser à comparer, mais quand Balafrej est mort, il n'a eu droit qu'à un petit encart dans le Matin.
Je pose donc la question suivante : que doit-on célébrer d'abord?
Le fait qu'on soit parvenu à être libres et indépendants?
Ou le fait de pouvoir penser librement?
Qu'est-ce qu'on met en premier?
Pourquoi?

Parce que moi en 2007, je ne comprends pourquoi je paye 42% d'iGR, sur lesquels le budget prélève de quoi indemniser les amis de Benzekri, emprisonnés c'est vrai, mais pour des idées que je ne partage pas.
OK, l'Etat a reconnu ses torts, mais dois-je en supporter financièrement l'impact?
Au passage, les anciens de l'Istiqlal sont aussi indemnisés à travers une Assoc (Jaich je sais plus comment), mais je suis pour.