26 mars 2008

Simple: le WGC (1)

Google...

Un mot qui sonne plutôt cool. C’est vrai quoi, on dirait un nom de chien manouche, le nom d’un foutu tapir de zoo ou même une marque indienne de pq bas de gamme. Prononcé en arabe et répété jusqu'à l'épuisement, mot qui peut aider à combattre l'ennui. Alors qu'en fait, c’est un truc énorme qui chaque jour qui passe, se rapproche encore un peu plus de nous, et ça fait bizarre. Rassurons-nous il n’y a pas non plus à partir en vrille et commencer à crier au feu : il est déjà trop tard !
@ Mehdi G. : le Shinobi à la paranoïa légendaire est de retour :-)

Google, en deux mots, c’est mes mails, mon blog, mes recherches web bien évidemment. mes news dans ma barre personnelle, des vidéos avec Youtube ( le correcteur propose "boutures"), Google Earth, de la bombe de balle atomique, c'est jouissif tellement c'est génial ce truc...parce que c’est vrai qu'aujourd’hui, on peut carrément tout faire à partir de Google. Avec néanmoins des limites évidentes donc prendre garde par exemple à ne pas se laisser flotter dans le vide de la couche superficielle du moteur de recherche et ses multiples fonctionnalités, on peut facilement rester enfermé dans le trou noir Google. Je sais, vu comme c'est c'est un peu excessif, un peu hystérique, mais "l'arbre qui cache la forêt" sur le net ça se complique très vite, et on reste vraiment mainstream...mais ne nous égarons pas: l’enjeu est plus grand encore !

Pour faire vite :

Le Passé, fin du présent : cassettes à acheter ou louer au club vidéo, prêtées entre potes ou procurées à l’issue d’un troc (en particulier pour les films X, les hommes sont en effet d'horribles créatures) ; la copie, ou pardon, le partage! Mais aussi les MS Office, Photoshop et autres antivirus achetés à la Fnac ou téléchargés en bittorrent , les cassettes audio TDK et le MP3, des formats zarbi mais géniaux comme les MKV ou les APE et autres fichiers en tout genre, les boîtes mails et toutes nos données pro, tout ce boxon misérablement sauvegardé sur des millions de disques durs et mémoires flash de capacité et de qualité variable, tous de fabrication chinoise.Tous promis ou déjà parvenus à une destination unique: la poubelle !

Pour donner une idée de la violence de l’évolution du net: le groupe japonais NTT, spécialisé dans les télécommunications, a annoncé en 2006 (déjà!) avoir battu un record du monde en matière de capacité de transmission de données avec 14 Térabits par seconde (1800 Go/s) à travers une seule fibre optique de 160 kilomètres de long.
En 2007, l'équipe a réussi à transmettre l'équivalent du contenu de 600 DVD à la seconde, établissant ainsi un record de transmission optique à 25.6 Térabits par seconde, pulvérisant le précédent record.
2008 et plus: Fibre optique + Google = plus besoin de données à stocker


LE FUTUR : Google !
On fera TOUT sur Google. Sérieusement. L'ambition avouée de cette entreprise à part est résumée dans leur business model d'exception, « organiser l'information à l'échelle mondiale et la rendre universellement accessible et utile ».
A la bourse de Wall Street, cette boîte vaut près de 210 milliards de dollars, donc c'est pas du bénévolat ou du caritatif ce trip. Is Business. Biiiiig Business.

Des fichers de reporting sous Excel, à la rédaction de thèses de fin d’études, en passant par ses achats d’action et tous autres délires possibles et imaginables, tout pourra être initié à partir de Google. Sur PC ou sur téléphone, s’ils survivent tel que nous les connaissons, car les monstres du net et de l’informatique (software et hardware) rivalisent de brio pour nous catapulter vers le monde de demain. Et pas à la cadence de Arra Yallah Ziid, l’âne du type qui récupère les branches coupées par le jardinier chez mes parents, non Monsieur, à la vitesse de la lumière : en route vers l’infini.

Plus petit, plus puissant, plus simple: la mort du support physique !
Le 0 TOUT !
Om.
Puisque tout sera logé sur les serveurs de Google ! N’est-ce pas magnifique ? C’était pourtant très simple au fond. Plus aucune donnée à trimballer, tout dispo tout le temps partout n’importe comment, un accomplissement inouï pour notre espèce ! Je prétends pas que que d’ici peu de temps, on pourra communiquer avec des trans inouites grâce à Google. On peut déjà !
Réveillez-vous bonnes gens !

On est pas non sous le coup d’une dictature. Faut pas charrier non plus. Mais quand on suit de près l’évolution du Web 2.0 et ce qui se prépare en R&D, on est en droit de se poser une seule question, une question technique, simple, mais vitale : je fais comment moi si je ne peux plus accéder à mes données?

Glop.
Pas Glop.
Google.
Pas Google.



Parenthèse:

Extrait d’un échange entre un DSI d’une SSII marocaine et un ingénieur indien de passage à Casablanca Mardi dernier, 30 ans, responsable développement chez Google aux EU, considéré par ses pairs comme LE génie de sa génération (le fond de l'échange est véridique, la forme n'est vous le savez bien, que pure ou honnête imagination) :

- DSI : J’ai bien apprécié votre intervention. Un meta Google ou même l'ERP d'une multinationale trouverait de multiples utilités toutes aussi efficaces les unes que les autres. Désintégration et maîtrise totale de la chaîne de valeur numérique (Bingo!). Lumineux votre système ! Une prouesse technologique, une révolution technique. A ce rythme, on est partis pour le Web 7.0 en un an, c'est demain ! Plus de stockage! Fin de la plaie! Que du bon! Et le fait qu'une partie importante du projet est largement financée et menée à bien en collaboration avec vos équipes...

- Google : Oui, je partage votre engouement, mais N/A ici au Maroc.

- DSI : Je suis d’accord, et de toute évidence, personne ici ne souscrirait à votre programme : je caricature certes, mais il suffit que votre gouvernement nous catalogue parmi les "bad people" pour voir l’ensemble de nos données administratives et financières gelées et capturées dans des serveurs de Google, situés essentiellement aux EU. Une perte de milliards de milliards de Térabytes de données qui nous réexpédierait vers l’âge de pierre, on passerait ainsi de Prada-BMW-Marlboro à la Guerre du Feu quoi. Gentiment.

- Google : Tout à fait, mais il s’agit d’un risque parmi tant d’autres. Je vais vous dire : nous sommes ici en tant qu’invités d’honneur de cet évènement, il ne s’agit nullement pour nous d’effectuer une opération séduction ! Encore moins de contribuer à une polémique qui n'a plus lieu d'être. Il y a des pays qui ne sauront pas prendre le train en route, c’est tout. Sur cet aspect, nous sommes résignés.

- DSI : C’est à dire ?

- Google : Je crois que c’est limpide. Du moment que nous parvenons à condenser tous les besoins de nos utilisateurs et parvenir à les diffuser à partir d’une source unique, il faut savoir prendre le risque de s’approprier le système, l’intégrer et jouer le jeu. Tous ensemble. La totale ou rien. Une entreprise de notre taille ne fait pas dans le détail. Les enjeux sont trop énormes.

- DSI : Se faire ingérer en somme...

- Google : Bah, ne soyez pas défaitiste. L'avenir est radieux : heureusement pour nous, la nature a horreur du vide ! Et Google sera là! Google, ce sera moi, vous et tout le monde ici présent, tout le monde. Google, c'est Nous!

- DSI: En plus vous êtes cynique. J'adore!






(1) : World Google Club ou War Game Club, au choix lol

(2): origine du nom Google ICI (et c'est pas un lien wikipédia, qui est d'ailleurs en cours d'intégration dans Google...)